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2014-05-05

Rien à voir: Où sont mes clefs?


En même temps, ce n'est qu'un objet, on va peut-être pas se rouler une pelle.

Rien à voir mais ce matin je ne trouvais plus mes clefs.
Oui je sais ça commence mal comme histoire, mais je suis sûr justement que c'est arrivé à tout le monde.
Enfermé dans ma propre cage dorée, condamné à les trouver pour pouvoir sortir et déployer mes ailes.

Des clefs, ce n'est pas une personne.
C'est un objet.
Impossible dès lors de lancer une alerte enlèvement:

Elles portaient un ravissant porte-clefs bicolore orange et noir signé Michael Guérisse O'Leary.

Quoique...

Quand on dit que c'est un objet, ça n'a jamais empêché personne de leur donner tous les noms d'oiseaux.
Livré à vous-même, il ne vous reste plus qu'à lancer les recherches selon une méthode en trois phases classiques:

1. La reconstitution:

Tel un expert Las Paris, vous remontez le temps pour établir le déroulé de la soirée dans les moindres détails:


- Vous êtes rentré sain et sauf que vous étiez bourré de cette soirée d'anniversaire, des confettis en forme d'étoiles encore plein les poches en attestent (c'est par là que tout commence, par la fouille corporelle de vos vêtements).
- Vous ne les avez pas laissées sur la porte ou alors un voisin les a prises (ne pas céder à la panique et ne pas imaginer le pire scénario tout de suite). Il s'agira d'identifier plus tard le ou les ravisseurs.

- Vous avez mangé des pâtes. Plan de travail, frigo (penser à acheter des fruits), poubelle (une chance elle est neuve). Check.

- Et pourquoi pas le vide poche? Bin non, ce serait trop facile, on ne tiendrait pas le spectateur en haleine un épisode entier.

Cette recherche ciblée n'ayant donné aucun résultat, passons à la phase 2.

2. La fouille systématique:

On procède par couches, par strates, ou par secteur.
On ne se laisse pas gagner par le stress.
Mais si quand même un peu.
C'est là qu'on commence à s'insulter gentiment mais comme on a quand même un peu d'amour propre, on passe très vite aux insultes dirigées contre les clefs elles-mêmes, qui instantanément prennent vie, comme si elles s'étaient déplacées toutes seules, tel un insecte rampant.

Pour le coup, c'est vous qui rampez.
Sous le lit (penser au nettoyage de printemps).
Vous faites les tas de vêtements (ah il était là ce T-Shirt qui me fait un si joli torse).
Toujours rien.
Dans le salon avec le chandelier?
Aucune chance.
Dans la salle de bain, dans les WC (non ça ne peut pas être ça, pitié)?
Rien, nulle part.
Le fucking objet  a pris la clé des champs en passant par la porte.

On passe donc à l'hypothèse du crime organisé.

3. Le moment de solitude:

- Bonjour, désolé de vous déranger si tôt mais je voulais savoir si à tout hasard vous n'aviez pas vu mes clefs hier soir sur ma porte.

Le regard bienveillant de la voisine lorsque vous articulez à peine ces mots, confus, honteux.
Une chance qu'elle soit orthophoniste.

- Non désolé, mais moi aussi ça m'arrive tout le temps.

Vous voilà toujours sans clefs, mais un peu moins seul.
Vous profitez de sa gentillesse pour aller rapido jeter un oeil dans votre boite à lettre (histoire qu'elle vous ouvre si vous n'arrivez pas à tenir la porte avec le pied, façon 4 fantastiques).
L'exploit n'en valait cependant pas la chandelle, ni le grand écart.


Vous rentrez donc bredouille dans votre appartement, savamment bloqué par votre paillasson (ah, c'est donc à ça que ça sert?).
Et là, quelques secondes après votre grand moment de solitude partagé, vous ouvrez machinalement le tiroir de la cuisine, au cas où...
Elles auraient glissé dans le tiroir pour une soirée pyjama avec leurs copines les fourchettes.

Bingo.
Vous n'avez rien gagné, si ce n'est le droit d'arriver en retard au boulot, ou dans le meilleur des cas, si vous être en congé, d'aller enfin prendre un café sur une terrasse par cette magnifique journée de printemps qui a si mal commencé mais qui comme dans mauvais téléfilms, se finit par un happy end plein d'embrassades.

En même temps, ce n'est qu'un objet, on va peut-être pas se rouler une pelle.
J'ai quand même fait le ménage après, mis mon beau t-shirt et acheté des bananes, histoire de finir sur une note positive (et que ça me serve de leçon).

Rien à voir, mais un jour je vous raconterai comment j'ai retrouvé mon pull.


Porte-clefs bicolore et collector "Room 91", créations Michael Guérisse O'Leary.