Björk à coeur ouvert, avec la douceur et l'aura d'une madone.
Björk le sait en effet , la reine des glaces en a fait les frais.
Son album Vulnicura, prévu pour le printemps, est donc sorti sous la neige fondue.
Car les températures clémentes ont permis des fuites, l'obligeant à prendre les devants.
Et de l'eau il en est question, ou plutôt de larmes...
Album sur la rupture, avant et après, ce neuvième chapitre de l'oeuvre anthropomusicale de Björk, parle de manière assez limpide de sa rupture avec le photographe et artiste polymorphe Matthew Barney.
Moins acoustique et plus électronique que les deux précédents, on y retrouve les accents d'hymnes homogéniques tels Jòga et Bachelorette.
Somptueuse dans la tristesse, Mademoiselle B. semble avoir paradoxalement trouvé l'équilibre dans la fracture.
Stonemilker, en ouverture parfaite de ce coeur béant, transporte au delà des geysers d'émotion.
Björk lâche les violons sauvages tout du long, comme dans Lionsong.
Avec History Of Touches, elle appuie sur le clavier et là ou ça fait mal.
Black Lake nous entraîne dans les eaux sombres pour ne pas nous y noyer.
Les titres coulent ainsi les uns après les autres avec grâce et dignité, avec notamment une rencontre avec Anthony sur Atom Dance, tellement évident qu'on aurait dû l'inventer avant.
Réjouissant bien que grave, Vunicura propose très éthymologiquement une faille autant qu'un remède.
Björk souhaitait que cet album puisse apaiser les personnes en souffrance de coeur.
Elle y parvient plutôt bien, à coeur ouvert, et avec la douceur et l'aura d'une madone, à mon humble avis...
Spéciale dédicace à ma Simone et à nos dix ans d'amitié.
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