Affiche de "Tortilla de Patatas", photo Pop the Frog.
Oui, ce sont mes jambes.
C'est pareil chaque année.
Après la palme, les raquettes.
Une quinzaine chasse l'autre.
On enchaîne sans reprendre son souffle.
Et ça se passe à tout les niveaux de jeu...
Les têtes de séries:
Acteurs, chanteurs, joueurs de poker , présentateurs de télé et trentenaires retraités, à savoir les anciens joueurs et/ou mannequins, ils sont venus, ils sont tous là, dans les gradins du gratin.
Evidemment eux ils orientés plein sud, parce que vous vous vous grillez la nuque façon spare ribs.
Vous avez craqué en achetant un bob, le truc le plus sexe après la cape jaune pour les jours de pluie.
Eux ils voient bien, même ceux qui voient double mixte à cause du déjeuner de mousquetaires au champagne.
Vous, c'est un peu comme si vous lorgnez sur la wii de l'immeuble d'en face.
Vous avez vos jumelles, mais elles s'ennuient ferme et réclament sans arrêt une glace.
Les personnalités du chaud-buses-inès, elles, font semblant de comprendre les règles et s'enflamment même au changement de côté.
"Empêchez ces satanés gamins de ramasser les balles, enfin!".
Les challengers:
Ils sont nombreux, étudiants, lycéens, employés, à mettre leur avenir en péril leur futur professionnel pour quelques balles de plus.
Plateaux télé qui se prolongent quand on doit étudier, fenêtres cachées sur l'ordinateur en réunion de direction, rendez-vous de dernière minute "en déplacement latéral", sans oublier les maladies tropicales extrêmement rares et pourtant très fréquentes en cette saison tennistique:
La grippe d'Auteuil, chic mais violente.
La gastro dite "de la terre battue", pas glamour et douleureuse.
La fièvre jaune fluo, qui vous mets complètement out pour la quinzaine.
Les consultants:
Anciens joueurs ou futurs sportifs, ils commentent depuis leur boîte à chaussures, façon vieux du Muppet Show.
Attention, ce n'est pas parce qu'ils ne travaillent que deux semaines dans l'année, qu'ils n'ont pas eu de préparation physique et linguistique.
On ne va quand même pas répéter la même chose pendant dix heures de direct chaque jour.
Il s'agit donc de travailler son style.
Petit lexique:
Ses appuis se sont dérobés = il s'est cassé la gueule et s'est mangé de la brique pilée.
Une contre performance = un français se fait logiquement éliminer en prenant une tatouille.
Klichtère = Kim Clijsters (c'est pourtant pas plus compliqué qu'un volcan islandais).
Il joue en sur-régime = son short est visiblement trempé.
Le français est en train de créer l'événement = il garde son service.
Le public de Roland ne s'y trompe pas = on est en deuxième semaine, donc plus objectifs.
C'est une finale avant l'heure = ce n'est pas moi qui commente la finale.
Et il y a les classiques, indémodables et indéboulonnables:
Un match n'est jamais gagné avant le dernier point (pour ceux qui confondraient avec les règles du water polo).
Regardez la détermination dans son regard (ah bon, je pensais qu'elle n'en n'avait rien à cirer).
S'il veut aller jusqu'au bout du tournoi, il va falloir qu'il joue point par point (bien calculé).
Les Outsiders.
Et puis il ya ceux qu'on attendait pas, comme John Isner, ce géant de deux mètres six qui prend deux sets à Nadal, numéro un et favori pour battre le record de Bjorg.
Ces joueuses qui s'improvisent stylistes et se retrouvent en nuisette de Barbie pour qu'à défaut de leurs résultats sportifs, elles brillent par leurs fashion efforts.
Ou Djocovic dans Vogue, tiens.
Ou ces pigeons qui se posent exceptionnellement sur le terrain pour rendre hommage à celui qui donna son nom au French Open.
Bref, deux semaines de pur bonheur à l'ombre des téléviseurs ou au soleil de Roland, dans les allées ou dans son salon, sur le court central ou déconcentré de ses cours, dans la tribune officielle ou à l'office des tribuns, dans les jardins de l'aviateur pour on l'espère encore une fois du tennis de haut vol...
ps: spéciale dédicace à Franky.