Stand by me...
NB: Les Portraits pas chinois expriment une vision subjective des artistes ou personnages dépeints. Ils n'ont aucune valeur biographique, ils sont l'interprétation personnelle de ceux-ci, à la manière d'un dessin griffonné sur le papier.
C'est un truc bizarre.
C'est comme si ça faisait une éternité, mais un peu tôt pour en parler.
River Phoenix a laissé des traces de son passage parmi nous.
Et ceux qui ne le connaissent pas, ont forcément fait sa connaissance, indirectement.
Parce que le legs de l'acteur va bien sûr au delà de sa filmographie prématurément interrompue par une overdose, au Viper Room, dans la nuit du 30 au 31 octobre 1993 en présence notamment de sa soeur Rain, et de son ami Johnny Depp, l'un des propriétaires du club.
Comme d'autres entrés avant et après lui dans la légende, l'acteur et musicien n'a pas eu le temps de déployer l'étendue de son talent...
En (très) raccourci, l'enfance de River suit les traces de ses parents "hippies" de l'Oregon jusque dans une secte au Mexique, à Porto Rico et au Venezuela, en Floride, pour finalement jeter l'ancre en Californie.
Il enchaîne quelques rôles au ciné et à la télé.
C'est dans "Stand By Me" de Rob Reiner que "le monde"découvre un ado qui lorsqu'il fume, fait déjà penser à James Dean Vs Arthur Rimbaud (j'en parlais hier, étrange continuité du bateau ivre à un homme nommé rivière).
Et Rimbaud (décidément j'ai de la suite dans les idées), il a bien failli l'incarner avant que la mort ne l'en empêche, interprété au final par Leonardo Di Caprio.
Christian Slater reprend son rôle de journaliste dans "Interview With TheVampire", de Neil Jordan, avec pour "immortels" Brad Pitt, Tom Cruise et une autre "enfant prodige": Kirsten Dunst.
Pour beaucoup, River Phoenix marque les esprits très tôt dans son rôle de cataleptique homo qui s'endort au milieu des routes désertes d'Idaho à défaut de pouvoir s'endormir dans les bras de Keanu Reeves.
Le très shakespearien "My Own Private Idaho", grâce aux deux acteurs brillants, permettra au génial Gus Van Sant d'élargir considérablement son audience, et de faire connaître son art à une plus large audience autour du globe.
Parce que s'il est frustrant de considérer ce qu'aurait pu être la carrière et la vie de l'artiste et homme mort à 23 ans, il n'en reste pas moins présent indirectement et parfois inconsciemment au travers d'autres corps et d'autres films.
Son frère Joaquin, Gus Van Sant bien sûr et, dans une moindre mesure, les acteurs de sa génération, tous les réalisateurs avec qui il tourna, failli tourner, tous les rôles qu'il aurait pu jouer, tous les films qui parlent de l'amour à sens unique et tous les spectateurs qu'il a impressionnés au sens littéral du terme, témoignent de l'empreinte, même indicible, qu'il a laissé à ma génération.
Je sais, je sais je me laisse ici emporter par le flot de mes paroles (cela dit, si parmi vous il y a des cyniques froids, ou des nihilistes au sang chaud, c'est pas mon problème, c'est le vôtre).
Mais c'est ce truc bizarre, comme je vous disais.
Peut-être parce que nous aurions aujourd'hui le même âge.
Quand je vois certains films, photographie un t-shirt à son effigie dans une boîte à 1H51', ou une route de campagne, quand je pense à mes amis brutalement enlevés à la vie, quand une Amy s'éteint ou qu'un Ledger disparaît, quand je tombe amoureux avec un point d'interrogation, ou que j'écoute la chanson de Ben E. King.
Juste une pensée.
Le sentiment que si le Phoenix ne renaîtra peut être pas de ses cendres, c'est qu'il ne s'est pas tout à fait éteint.
My own private idol.
When the night has come
And the land is dark
And the moon is the only light we see
No I won't be afraid
No I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by me
If the sky that we look upon
Should tumble and fall
And the mountain should crumble to the sea
I won't cry, I won't cry
No I won't shed a tear
Just as long as you stand, stand by me
And darling, darling stand by me
Oh, stand by me
Stand by me, stand by me, stand by me...
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