Karl Largerfeld, dessin sur carton, 2011 (détail).
Hier, j'ai dessiné Karl Lagerfeld.
Cette fashion week est l'occasion pour arte de mettre à l'honneur le plus célèbre des stylistes teutons.
Cette fashion week est l'occasion pour arte de mettre à l'honneur le plus célèbre des stylistes teutons.
En effet, du "Jour d'avant: Fendi" de Loïc Prigent à "Lagerfeld Confidentiel" en passant par la présentation de la semaine thématique (et je ne parle pas des pubs pour les voitures allemandes), "Karl le Grand" est empereur en son (ses) pays...
Et m'est avis que ce n'est que justice.
Car au delà des portes ouvertes et déjà maintes fois enfoncées, à savoir qu'il est une figure aussi incontournable de la mode que son hummer dans la rue Cambon, il n'est pas inutile d'entendre Monsieur s'exprimer sans détour, à grands coups d'avis tranchés (il aime beaucoup "je déteste"), n'esquivant aucune question, et avec un esprit qui fait friser ses lunettes noires.
On parlait de tranchant: l'image de Lagerfeld s'est aiguisée elle aussi, radicalisée en quelque sorte.
Sa silhouette affûtée comme une plume trempée dans l'encre noire, et corsetée dans un col amidonné, ne laisse désormais de rondeurs à K que celles de ses lèvres et de ses consonnes gutturales.
Plus rock, aussi.
Monsieur Chanel a troqué son éventail contre des mitaines et des bagues.
Et cette nuance -oserais-je le dire?- néo-gothique le rajeunit.
Intemporel ou immortel?
Le bougre n'est pas sot, on l'a dit, et dessine lui même une partie de son mythe.
Toujours entre deux avions, deux photos, deux stars et deux intérieurs aussi stylés qu'opposés, il bannit la routine, oublie de se plaindre, et toujours avec une pointe d'humour, histoire de ne pas s'ennuyer.
Comme lorsqu'il a enfilé un gilet fluo pour une campagne de sécurité routière.
J'ai eu l'occasion de croiser plusieurs fois Karl Lagerfeld, et sa suite, son armada, ce qu'il décrit lui même comme "un mur de beauté".
Mais j'avoue que j'adorerais me retrouver entre quatre lunettes avec lui, ne serait-ce que deux minutes, pour pouvoir en faire un portrait moins convenu.
Et finirai en le paraphrasant: "Que penseriez vous d'une époque Baroque, sans Karl Lagerfeld?"
Lire les autres Portraits pas chinois.
Lire les autres Portraits pas chinois.