Bonjour, je ne suis pas Shia LaBeaouf, et je n'approuve pas ce message.
NB: Les Portraits pas chinois expriment une vision subjective des artistes ou personnages dépeints. Ils n'ont aucune valeur biographique, ils sont l'interprétation personnelle de ceux-ci, à la manière d'un dessin griffonné sur le papier.
Il y a des histoires comme seule Hollywood peut en produire.
Par contre elles sont aussi les seules dans cette ville/industrie à ne pas toujours avoir de happy end.
On en est pas encore là avec Shia LaBeaouf (prononcez Chaya Leboeuf, sinon c'est pas frais).
Mais le problème quand on vit sur cette colline auréolée de lettres blanches, c'est qu'il y a le ciel rempli d'étoiles, mais surtout que la pente est raide...
Hit machine:
Shia, c'est comme Macaulay Culkin (d'ailleurs, pour être enfant star, mieux vaut avoir un nom imprononçable).
Il débute très tôt dans la Guerre des Stevens.
Très vite connu, très vite riche, il entretient presque ses parents.
On sent déjà dans script une première trame dramatique.
Il a déjà à l'époque un tempérament sanguin.
Mais c'est avec la franchise Transformers (l'adaptation ciné du dessin animé où des robots se changent en véhicules utilitaires) qu'il va tâter du blockbuster.
Et des robots qui se tapent dessus entre eux, ça peut vous travailler le système à la longue.
Transformer:
Comme Lou Reed, il a forcément à un moment fait un walk on the wild side.
Sex drugs & Disney Club.
Après le succès, viennent les frasques, inexorablement.
Comme pour nourrir d'autres machines: les rotatives de la presse pied poules.
Il devient aussi le fils d'Indiana Jones dans un mauvais Spielberg.
Pas de bol.
Tourne dans la suite de Wall Street, tourne avec Redford, joue les trafiquants d'alcool dans l'excellent Lawless, avant de finir sa métamorphose en sex machine/ nu artistique dans Nymphomaniac de Lars Von Trier.
La machine infernale est en marche.
Artwork:
Shia en a marre.
Il veut être autre chose.
Il veut être un artiste à part entière.
Ou une oeuvre d'art.
Il multiplie les performances.
Il se filme sautant à la corde pendant une heure.
Apparaît sous un sac en papier "Je ne suis plus célèbre" au festival de Berlin.
Sans cesse rattrapé par les faits divers (il vient d'être arrêté pour trouble à l'ordre public pendant une représentation de Cabaret) et les papiers/torchons qui le suivent à la trace dans sa fuite en avant.
Social network:
James Franco, qui connaît lui aussi les reversals of fortune, vole à son secours dans une tribune du Times:
"J’espère – et oui je sais que cette idée peut paraître prétentieuse ou seulement pleine de sous-entendus ridicules – que ses actions font partie d’une performance artistique, dans laquelle un jeune homme dans une profession très exposée tente de reprendre possession de son personnage public.”
Franco, qui lui aussi expérimente tant au niveau réalisation qu'au niveau revers de médaille médiatique, mais qui limite jusqu'à présent les dégâts à quelques selfies osés et un chat malheureux divulgué.
Les stars se serrent donc parfois les coudes, et ça aussi à Hollywood, c'est plutôt rare.
Reste à espérer pour l'énigmatique Shia LeBeouf, une fin un peu plus heureuse que certains de ses prédécesseurs, qui ont parfois fini par écrire The End de manière un peu trop tragique sur cette jolie colline.
Lire les autres Portraits pas chinois.
Bonus: la vidéo de la corde à sauter, Meditation for Narcissists.
Et qui dure vraiment une heure.
Meditation for Narcissists, with Shia LaBeouf from Rönkkö / Turner on Vimeo.