Points de vue, origine du monde.
En allant voir Chen Zhen dans la célèbre galerie parisienne, la tentation était trop forte:
Un détour par la salle de bal où Pharrell Williams, plus Happy que jamais, proposait une sorte de best of de l'art contemporain.
Des vedettes, et d'autres moins connus, réunis autour du thème/titre du dernier album de la machine à tubes américaine.
Ils sont venus, ils sont tous là, de Abramovic à Warhol (enfin, pas en personne), de Calle à Sherman, de Richardson à Murakami.
Des stars donc, réunies par le curateur d'un jour sur un sujet imposant: les filles.
Des techniques mixtes et pour tous les goûts, présentées dans un lieu unique et nickel, histoire de créer une unité dans des oeuvres qui à priori n'ont rien à voir les unes avec les autres, si ce n'est de traiter de la gente féminine au sens le plus large du terme et du thème.
Sous tous les angles, et sous l'oeil parfois du chanteur producteur lui-même, les femmes voient défiler leur vie en même temps que les visiteurs.
Et forcément on se dit: c'est cool mais on saute un peu de la poule à l'ânesse si j'ose dire.
Un peu finalement comme dans cet accrochage récent à Beaubourg, qui lui pour le coup était concentré sur les artistes au féminin.
C'est en effet le parti que l'on doit prendre:
Celui du mini musée, celui la de la compil.
L'intérêt? Il suffit de regarder autour de soi pour constater que Pharrell attire son public, souvent jeune, très fresh, et tiré à quatre épingles à chapeau.
Se dire en les voyant faire un instagram devant Wanting You de Tracey Emin, ou poser à côté de la réplique du chanteur par Daniel Ashram, que c'est peut-être la première fois qu'ils se frottent à l'art contemporain suffit à justifier l'entreprise.
Car de l'Origine du Monde revisitée par Agnès Thurnauer au duel à l'arc de Marina Abramovic et Ulay, du traité de la misogynie par Guerilla Girls aux Seins Miraculeux de Sophie Calle, il y a quelques pièces moins accessibles au grand public, et c'est donc en fait une véritable aubaine que cette vulgarisation de la grâce féminine.
Ajoutez à cela quelques nouvelles figures mais incontournables, comme JR et Prune Nourry, voilà donc une promenade au gynécée qui en fin de compte méritait le détour.
Si même l'art contemporain devient swag...
Jusqu'au 25/06/14
Gallerie Perrotin, Salle de bal,
60, rue de Turenne
75003 Paris.
Illustration: Taryn Simon/ One perception, a self portrait, 2008 (Multimédia)