Les techniques changent, les questions demeurent...
Car il faut qu'on vous dise: au plat pays qui est le mien, le bac reste une énigme aussi obscure qu'un parking Da Vinci Code par coupure de courant.
On regarde chaque année les mêmes reportages au JT (oui oui, en Belgique on a la télé, non mais des fois que...) avec l'air dubitatif d'un lycéen devant "Qui du poulet de batterie ou de l'oeuf bio"...
1. L'épreuve de Philo:
Il faut qu'on vous dise: le belge est philosophe.
Moins de deux cent ans après sa fondation, la Belgique tremble sous la menace de certains séparatistes républicains flamands, au risque que l'histoire belge ne soit qu'une virgule infinitésimale dans celle de l'humanité.
Cela vous apprend dès la naissance la loi de la relativité.
Le belge , c'est oui ou non mais surtout: ça dépend.
Mais si on devait étudier les philosophes, nul doute qu'on privilégierait les aphorismes de Jean Claude Vandamme et les théories de Benoît Poelvoorde feraient un excellent sujet de dissertation, type "Qui dit rouge, dit vin, qui dit vin, dit pot de vin".
2. L'épreuve de français:
Oui, oui on parle français en Belgique, même si nous sommes maintenant minoritaires (voir plus haut).
Et oui nous avons lu Dumas, Hugo, Zola et l'almanach de Pierre Bellemare à l'école.
Heureusement car on imagine mal une épreuve sur Simenon (oui oui le français Maigret est belge comme le belge Poirot est anglais).
Ou sur Hergé. Quoique, il y aurait à dire et à redire sur Tintin.
Bref.
Maeterlinck, Norge, Owen ou Nothomb, il y a de la matière et pas uniquement sur le surréalisme.
On attend évidemment le premier livre de l'autre Amélie: "Ange et Démons de la Téléréalité"aux éditions Alban Machin.
3. Les résultats:
Oui ça on comprend bien que ceux qui sautent ont gagné et ceux qui pleurent ont parfois gagné aussi mais souvent reviendront en septembre.
Pour tout vous dire on ce qu'on ne pige pas bien c'est à quoi ça sert.
On imagine que les élèves sont sanctionnés de notes et appréciations tout au long du cursus, donc à quoi bon un permis de conduire sans bagnole ou un trivial pursuit sans camembert?
Cette liste pas de Schindler n'empêche plus personne, me semble-t-il ou alors je suis belge, de prendre l'ascenseur social éponyme, non?
4. La triche:
Ah oui, ça c'est le moment qu'on préfère: le reportage où on vous explique comment bien tricher.
Et pour le coup, chaque année, il y a des nouveautés technologiques.
Quelque part entre les "Sous Doués passent le Bac" (mythique scène de "Le nord-est, charbonnier...") et "la France a un incroyable talent".
Mais si le bac apprend à bien tricher, en-est ce le but principal (Monsieur le) ?
4. En conclusion:
Ok, reste ce petit feuilleton passionnant (ça se discute) juste avant les grands sagas de l'été.
Et ça donne du boulot aux journalistes, forcé de se creuser les méninges pour trouver, année après année, un angle de caméra et une approche analytique différentes.
Il y a de la baguette sur la planche.
Pour être constructif et ne pas critiquer dans le vide, une bonne épreuve d'orthographe me paraîtrait tout aussi utile (et pour moi aussi) pour remplir les dossiers de candidatures et autres CV.
Voilà donc en suggestion de sujet pour cette année:
"En 2014, faudra-il encore maintenir l'épreuve du bac?"
Les résultats seront affichés l'an prochain.
photo: Daniel Auteuil dans "Les Sous Doués passent le Bac".