Loic Nottet (de profil): le quatrième as.
On ne pouvait pas ne pas en dire un mot.
On en dira quatre.
L'Eurovision 2015 s'est donc déroulée comme prévu, ou presque.
Car hier à Vienne, il n'y a pas que les octaves qui ont valsé...
Le show le plus long:
Quatre heures d'émission pile poil.
Entre l'intro de Conchita (ne dites plus Wurst, c'est so 2014), qui avait remporté la victoire au nez et à la barbe de ses concurrent(e)s, et l'extinction des lumières après la victoire de la Suède et ses Heroes.
Quatre heures de musique et de notes, de robes et de ventilos, de messages de paix et de sifflets autrichiens, l'audience dans la salle ne voulant pas aller twister à Moscou l'an prochain.
Avec ses 60 ans bien tassés, l'émission est entrée hier soir dans le Guinness des records de longévité pour un show télé de variétés.
Et pour ceux qui n'aiment pas, elle n'a pas changé:
Depuis Abba, on expérimente les tenues, depuis Céline on montre les amygdales, et depuis Dana International, on est ouvertement gay friendly.
Pour ceux qui aiment, il y avait des nouveautés:
Retransmis pour la première fois en Chine, avec les Australiens en guests, cette édition a quand même connu son lot de surprises, avec des scénographies techniquement étonnantes (comme celle de Mans Zelmerlow, le gagnant) mais aussi des innovations dans le genre musical maison.
Belgique, Twelve Points:
La Belgique, quatrième, fait partie des chansons qui resteront dans la tête au delà des frontières tyroliennes.
Même s'il rate le podium, il ne ratera pas les plateaux télés.
Si le Petit Journal de Canal + avait fait sa vilaine langue (on l'aime aussi pour ça) après la demi finale en comparant le belge à Christine & The Queens (alors que dans le reste du globe y aurait plutôt vu une filiation avec Lorde), Loic Nottet, 19 piges, a manifestement réussi son coup.
Non seulement il évite à la Belgique d'organiser un show ultra coûteux (on imagine les frais de mini bar pour les délégations de 40 pays), mais il se classe déjà très bien dans les charts de nombreux pays.
Et quant aux critiques, on leur objectera qu'il vaut mieux s'inspirer d'un petit génie néo zélandais que de grosses daubes à paillettes.
On avait d'ailleurs une jolie FKA Twigs lettonne dans la même veine expérimentale.
Lanterne rouge:
En queue de peloton par contre, on a de quoi tirer la gueule
Les Anglais n'avaient de tubes que dans leurs costumes tout aussi lourds.
La France est arrivée tambour battant et repartie comme la 25 ème compagnie au clair de lune.
Le piano qui brûle de l'Autriche ne leur a même pas valu un point de politesse.
Et L'Allemagne, grand fan de l'Eurovision, est elle aussi rentrée bredouille.
En résumé:
Qu'on se le dise donc: il ne suffit plus d'envoyer un pseudo message pseudo fraternel très haut dans les cintres, de faire voler sa robe longue très loin dans les rideaux dont elle est tissu, et de fondre en larmes de champagne après chaque 12 points attribués.
Il y a trop de gagnants qui sont passés à la trappe, quant ils n'ont pas dû s'exiler ad vitam à Vegas, bien sûr.
Le vrai verdict tombera ailleurs, c'est à dire sur les plateformes de téléchargement.
Et le petit belge semble bien parti pour chanter Rhythm Inside sur et sous tous les toits du monde.
Le titre se classe d'ailleurs (à cette heure matinale) deux places derrière le gagnant, sur iTunes France.
Bonus: le clip du chouchou.