Il ne faut pas confondre
"ballade à vélo" et "tour infernal"...
Si quelqu'un connaît Mr Velib, le célèbre inventeur, qu'il me téléphone, j'ai deux mots à lui dire.
Car si, sur la ligne de départ, l'idée de mettre des vélos en liberté, mettant les usagers sur une pédale d'égalité, devait entraîner un esprit de fraternité, dans la réalité, on ne peut pas dire que ce soit le grand élan de solidarité...
Il faut dire que déjà le destrier en question se met lui-même des bâtons dans les roues.
Sorte de mix entre la bicyclette de Jacques Tati et un bureau en métal du KGB, notre pauvre canasson affiche 120 kilos à la naissance.
Aussi maniable qu'un tracteur dans un magasin de porcelaine.
Autant faire du roller dans les dunes, les chutes sont plus artistiques.
Mais ajoutez à ça, des jockeys du dimanche (et des manches, pour la plupart), qui n'ont jamais fait de sport de leur vie, provoquant chez eux une sécrétion massive d'endorphines qui les exalte jusqu'à l'hystérie, et là on a tous les ingrédients d'un bon film catastrophe.
Chaque vélib sorti de son parking est donc aussi dangereux pour la santé publique, qu'un Gremlin (pour ceux qui s'en souviennent) à qui on aurait fait bouffer une raclette à minuit trois.
Tous aux abris et évitez les vêtements rouges.
Parce que nos pilotes amateurs n'ont pas leur brevet, donc ignorent tout de ce que signifie le mot "FREIN".
Par contre, ils ont très vite identifié la sonnette (il y en avait une grosse sur leur tricycle, ils s'en souviennent bien).
C'est donc "une mélodie du bonheur" permanente, qui résonne aux pauvres oreilles des piétons va-nu-pieds.
Pour peu, on les entendrait crier "Place! Place!" comme au 17ème siècle.
Quand je vous dis que c'est un progrès.
Quant au code de la route (hein?)...
Il y a la célèbre priorité de derrière, le tournant à 342°, le contre sens universel, le slalom mou, le pause glace/trottoir, le parking réserve sauvage, et l'inévitable "si je freine je tombe" sus mentionné.
Bref, une symphonie pastorale, un hymne à la joie, un coffret collector de l' intégrale d'André Rieu.
Et après avoir bien profité de cette activité fraternelle voire fratricide, il ne reste plus qu'à s'engueuler les uns les autres pour trouver une borne qui n'est overbookée.
N'hésitons pas dans ce cas à envoyer les concurrents sur une fausse piste:
Oui oui, là-bas, deuxième à droite il y a plein de place !
Comme si vous distinguiez votre droite de votre gauche, ah le naïf!
Bref, certaines utopies devraient parfois le rester.
Non, pardon, je reformule: certaines utopies devraient inclure un permis à points.
Et des gages pour les mauvais élèves.
Oui, faire le tour du bloc trois fois à poil, c'est ça qui serait poilant.
Quoi? Restons sport et ludiques, c'était le but, non?