26 avril 20011, une date à marquer d'une baleine blanche.
C'est donc avec l'objectivité crasse d'une adolescente boutonneuse qui campe devant l'hôtel de Justin Bieber que je me suis rendu hier soir pour enfin voir mon groupe 2 en 1 à la protéine de soie.
Toute la journée, j'ai des palpitations.
Je tourne comme un panda dans sa cage.
Leur deuxième album "Where The Ocean Ends" , tel le chant des sirènes, m'appelle et m'attire inexorablement.
Je les ai déjà loupé plusieurs fois, ce coup-ci, pas de quartier, pas de "les femmes et les enfants d'abord", je monte à bord de la Croisière s'amuse ou je montre les dents de la mer...
S'il le faut, je suis prêt à mourir avec tous mes amis dans un crash d' avion mais j'irai coûte que coûte.
Le soir venu, me voilà enfin "on my way" to the métro opéra.
Oh My God! Je ne rêve pas. J'y suis, c'est le bon soir, il n'y a pas marqué Michel Sardou en lettres rouges sur la façade illuminée.
En moins de temps qu'il ne faut pour dire "cheese" devant l'enseigne, me voilà déjà vissé sur mon siège pour une première partie très "laine vierge" des Québécois de "Tricot Machine".
Le ton est donné: la soirée sera naturelle ou ne sera pas.
Après un "L'Olympia vous offre vingt minutes d'entracte" (décidément trop sympa, ces Cocatrix), vient enfin l'obscurité dans laquelle la lumière d'un phare nous montre la voie vers les voix.
Et c'est parti pour une heure trente d'enchantement, nature et découvertes, science et vie, entre animaux marins et discours marrants.
C'est que Morgane Imbeaud et Mark Daumail plaisantent volontiers entre une ballade mélancolique et un morceau de choix enthousiasmant, papotent, font la salle, et ouvrent les vannes, avant qu'on ne soit emporté par une nouvelle vague de bonheur.
Le tout dans un esprit résolument décontracté des orteils genre "on est en famille et à la plage".
Un exotisme à la fois torride et convivial, une poésie à la fois envoûtante et à la bonne franquette, à mi chemin entre Ushuaïa: Lagon Bleu et la petite maison dans la montagne aux Pandas.
Sous le folk, l'or et la plage(c'est amusant, sortez).
Les reprises de Outkast ("Hey Ya") et Estelle ("American Boy") finissent de me décrocher la mâchoire.
Je souris à pleins fanons et me fends la gueule comme une baleine.
Et quand ils remercient tout le monde avec un petit papier, je suis ému comme un gentil dauphin triste.
Je suis clair, non?
C'est vous dire mon air béat, mes éclats de rire juvéniles et mes cris de chouette hulotte sous EPO (avec décalage horaire, de préférence).
Vous dire aussi, que selon l'ami qui m'a offert ma place pour mon annif, je peux très bien percer les tympans de quiconque rien qu'en applaudissant.
Et que donc je suis aussi midinette que chupee, mais que je m'en fous royalement, rien ne pourra me gâcher mon plaisir.
Les excellentes mélodies et les harmonies vocales de Simone et El Gars Funk m'accompagneront à la maison, jusque dans mes rêves et même jusqu'à l'aube où, sortant de ma chrysalide, je me sens le pied marin.
Un Océan prend fin, un être s'émerveille...
NB: Cocoon est encore ce soir à L'Olympia, le 13 mai à Bruxelles au Cirque Royal, puis Limoges, Brest, Atlantique, Pacifique...