Ce soir je crois que je vais me faire une tarte aux frites.
Quand on voue un culte (même honteux) aux docu-soaps et autres émissions de coaching, il en est une qu'on se doit de ne pas louper comme la mayonnaise:
"Top Chef", concours pour apprentis étoilés au guide Michelin, reste une référence pour tous ceux qui aiment voir des bons plats sans pouvoir y goûter.
Un sorte de blind test à l'envers.
La recette ne date pas d'hier, mais comment vous dire: le produit est frais et goûteux. Savoureux. On sent le travail. C'est gourmand (comme on dit dans le jarret du métier).
Les cuisiniers font le boulot, et le jury les passe sur le grill.
Lignac, Arrabian, Constant, Piège et Marx n'ont pas leur langue et leurs papilles dans leur poche.
Les apprentis tentent d'ailleurs rarement de leur répondre de la taque aux toques, sous peine d'aller se faire cuire un oeuf. Juste à point.
Puis c'est toujours drôle de voir des marmitons se débattre dans de l'eau bouillante.
Ou triste de les voir verser une larme de croquembouche quand les carottes sont cuites.
Ou de se fendre la poire belle Hélène quand ils revisitent audacieusement certains plats genre "je crois que je vais faire une tarte au frites, ça va plaire aux gamins".
Et très instructif de voir des recettes qu'on ne fera jamais.
Maman, j'ai encore eu zéro en cuisine moléculaire.
Même la présentation est soignée: Stéphane Rotenberg et Agathe Lecaron sont commis d'office en cuisine, et n'en rajoutent pas, ce qui est parfait quand les ingrédients sont bons.
Bref, quand on est adepte des plaisirs de la bonne chair(e), on ne va pas boudin son plaisir.
Alors qu'on soit Groseille ou Le Quesnoy, on se prépare vite un plateau télé, avec cinq fruits et légumes par jour s'il vous plaît, et si ce sont des raviolis, c'est mieux qu'ils soient au cèpes.
Top Chef, tout est dans le titre.