Être ou ne pas être né.
(Ophelia, toile de Millais)
Rien à voir mais le 26 avril 1564 était baptisé William Shakespeare.
Ce n'est donc pas à proprement parlé son anniversaire aujourd'hui, si ça se trouve il avait déjà 3 jours, 3 mois ou 3 ans.
Mais peu importe au regard de son oeuvre, qu'on ne s'aventurera pas ici à commenter tant elle dépasse les frontières, les époques, et l'homme lui même.
Car s'il était sans doute conscient de son succès à l'époque du Théâtre du Globe, l'auteur de théâtre élisabéthain n'imaginerait qu'avec peine sans doute, l'immense impact de sa mythologie près de cinq siècles plus tard...
Être ou ne pas être né:
Roméo et Juliette suffit à résumer ce qui est né du dramaturge, a débordé complètement du théâtre, pour inonder l'inconscient collectif.
Si peu de gens en vérité connaissent l'histoire des amants maudits, ils définissent paradoxalement l'image du couple idéal.
Ce sont pourtant deux gosses de riches qui font une OD pendant une soirée déguisée. Je plaisante.
Le songe d'une nuit d'été, pièce visionnaire raconte quant à elle une rave party dans les bois sous GHB.
Je plaisante. Mais presque.
Hamlet, sans qu'on sache souvent de quoi il en retourne réellement, a produit une des citations les plus célèbres de l'humanité: To be or not to be, d'une certaine manière fondement de l'existentialisme.
Cela est d'autant plus intéressant, si on considère que l'existence elle-même de Shakespeare a elle-même été longtemps contestée.
La question de la mort est omniprésente, y-compris celle des parents, et jusque dans la question du suicide (comme Ophélie se noyant dans les eaux).
Être ou ne pas être in love:
Son identité sexuelle, elle aussi, a été très discutée, notamment au regard de ses sonnets dédiés à un jeune-homme, à l'époque où on le rappelle, les femmes ne pouvaient pas monter sur scène, et où les rôles féminins étaient tenus par des boys travestis. Beaucoup s'accordent à dire aujourd'hui qu'il était bi. Enfin aujourd'hui on dit pansexuel ou fluid (en english dans le texte).
Il en jouera d'ailleurs habilement dans La Nuit des Rois.
La mise en scène de la politique es elle aussi visionnaire chez Shakespeare, car traversant les époques. De Richard III à Mac Beth, il dépeint mieux que quiconque l'ambition dévorante, la passion du pouvoir, la monstruosité de l'être humain qui trouvent des résonances encore aujourd'hui jusque dans les séries télévisées telles que Game Of Thrones, ou House of Cards.
Shakespeare a de tout temps inspiré d'autres artistes: peintres, musiciens, chanteurs, plasticiens, cinéastes, ses oeuvres ont ainsi été adoptées de tous temps et sous toutes les formes.
Tout le monde aujourd'hui connaît Shakespeare, en tout ou en partie, même sans le savoir.
L'âme Shakespeare est rentrée dans l'ADN culturel et dans le patrimoine intangible de l'humanité.
Rien à voir mais ce matin, ou presque, était baptisé un petit William.
Une virgule dans temps.
Et l'un de mes livres de chevet, littéralement, sont ces sonnets de Shakespeare intitulés Love is my sin, et qui finissent sur ces mots:
L'amour ne s'altère pas en heures ou en semaines, mais survit jusqu'à la pointe de la fin du temps.
Et si cela est faux et qu'on me le prouve, je n'ai jamais écrit, et personne n'a jamais aimé.
Spéciale dédicace à Juliette Arnaud.
Lire les autres Rien à voir.
Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose, est disponible online.
PS: Suivez moi sur FB, Twitter et Instagram Stéphane Custers.
