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2018-07-24

Même pas vu: Pose, la série qui fait déjà un strike.



The category is: Best TV Show of this Summer.


Pour sa nouvelle série, Ryan Murphy vous propose une immersion dans la scène Ballroom de New York à la fin des années 80.
Bon, ça c'est ce que vous diront les manchettes (sans volants ni dentelle) des journaux.
Mais si on gratte un peu sous le vernis et les lames du parquet,  la série est évidemment bien plus riche que les robes en lamé qui y défilent, et naturellement plus complexe que les archétypes que ces reines de la nuit s'amusent à  personnifier...


The category is: Live!

Vivre. Vivre avec le corps d'un autre. Vivre avec les mauvais organes. Vivre sa vie de femme (ou d'homme). Mais aussi vivre avec sa sexualité. Vivre avec sa personnalité. Vivre avec ses rêves et ses réalités. Vivre dehors. Vivre avec la maladie. Vivre avec l'absence. Vivre avec la mort.
Oui, oui, vous êtes prévenus: Pose n'est pas une série qui vous jette de la poudre aux yeux, mais qui les ouvre au réel.

Pour ce faire, le créateur de Nip Tuck, Glee, American Horror Story, et plus récemment Feud, a décidé de vous traîner de force dans le quartier du port, où vivent ceux dont on a pas voulu ailleurs, noirs ou latinos, dealers ou prostituées, créant une communauté ultime s'agissant de parias:
Celle des balls ou défilent sous les notes des juges et les snaps des spectateurs, des personnes en transition à une époque où les gays sont déjà vus comme des monstres et traités comme de la merde.
Voilà, voilà, le décor est planté.
Codifiée par nécessité, afin de créer de nouveaux repères et de nouvelles règles, cette société nocturne car cachée s'articule en Houses (Maisons) dirigées chacune par une Mother (vous avez dit repère?).
Le nom de leur maison devient d'ailleurs leur nouveau nom de famille: Abundance, Evangelista ou encore Ferocity...
Pour ces personnes qui bien souvent ont été jetés hors de chez eux à coups de pieds, de poings, de ceintures, ou de tu n'existes plus pour moi,  qui vivent la plupart du temps sur les bancs ou les trottoirs, ces structures offrent un toit, un couvert, mais surtout une place dans le monde qui refuse de les considérer. Evidemment ça rit à gorge (s) déployée (s),  ça parle fort, et ça se crêpe la perruque à coups ne noms d'oiseaux à plumes et de coups de réparties félines à griffes. Evidemment, la série nous en fout plein la gueule  sur ces soirées  démentes qui ont vu notamment naître le Voguing.
Mais ça grande force, c'est de ne pas s'arrêter là, et de nous pousser bien plus loin dans nos propres retranchements et nos propres questionnements.


The category is: Work!

Travailler. Voilà un mot que Ryan Murphy connaît sans doute mieux que la plupart d'entre nous. Le boulimique de boulot achève à peine la deuxième saison de American Crime Story (autour de l'affaire  Versace) quand il parle de son futur projet à Janet Mock, journaliste noire et activiste des droits transgenre, et auteure notamment du livre Redefining Realness.
Avec Brad Falchnuk et Steven Canals, Murphy va ainsi réunir des auteurs, réalisateurs et surtout cinq actrices transgenre qui n'ont pas eu jusque là voix au chapitre pour parler de leur réel.

Les protagonistes sont brillamment dessinés et leurs interprètes sont impressionnantes, de la "Mother Theresa" Blanca, manucure de jour et mère de nuit, incarnée jusqu'aux faux ongles par MJ Rodriguez à Elektra Abundance alias Dominique Jackson, qui reverrait d'un coup de griffe Alexis Colby et Dominique Deveraux en classe maternelle, en passant par Angel, prositutée aux ailes fragiles divinement interprétée par Indya Moore, belle à se damner.

Et pour les nostalgiques de Fame, Flashdance ou Billy Elliot, on peut aussi suivre les petits pas de danse de Damon (Ryan Jamaal Swain)  de la rue jusqu'aux classes de ballet.

Evan Peters (AHS) en amoureux transi,  Kate Mara (House Of Cards) en épouse bafouée, et James Van der beek (à mille lieues de Dawson Creek)  en yuppie de la Trump Tower pourri jusqu'à la moelle  complètent cette galerie de personnages hauts en couleurs comme du gloss mais concrets comme du béton.

The category is: Pose!

Soutenue par une production un casting redoutables, une bande son nickel chrome et irisée à la fois, et une reconstitution hystérique jusque dans les moindres détails du mauvais goût, Pose s'impose déjà non pas comme une série mainstream, mais comme un témoignage pertinent et impertinent sur ce que fut la fin du vingtième siècle pour une communauté, pour que ses héritiers se souviennent où ils sont nés, et comme une joyeuse thérapie de groupe, de couple ou de famille sur les vrais enjeux de l'existence ici-bas, que se soit dans l'Upper East Side ou dans les bas-fonds...


L'avis du Flamand Rose (aux commandes en ce mois juillet): 


Une série certes qui a non seulement le mérite de mettre le monde face la réalité des personnes transgenre (à noter que mon correcteur d'orthographe me propose le mot transmettre), de nous donner une petite piqûre de rappel sur le début de l'épidémie du sida (qui jusqu'à preuve du contraire n'est pas finie), et de nous redonner au passage quelques bonnes recettes et poser les bonnes questions sur ce qu'est l'amour, le désir, la vie, la mort, la réussite, le bonheur et la famille (rien que ça). 
On est donc loin des phrases d'articles à explosions de paillettes.
Love is the message...


Lire les autres article du label Même pas vu.


Bonus: La bande annonce qui présage d'un véritable strike.