On a pas tous la chance d'être David Hockney...
Prisma vous permet de filtrer tous vos clichés à la manière de toiles de maîtres (ou à défaut de centimètres).
Et ça va nous changer d'Instagram, ou presque...
Cet article ne concerne donc que très peu les adeptes du #nofilter, ceux dont le téléphone grand comme une mini tablette réalise des photos qui feraient passer David Hamilton pour une vierge effarouchée, David Lachapelle pour un dilettante, ou Martin Parr pour mateur avec un grand A.
Non, je parle ici de ceux qui, comme moi, ont un appareil de taille normale, dont l'objectif principal est d'envoyer des messages et de recevoir des appels, et dont la lentille est ouverte au monde, certes, mais peine souvent à en traduire la beauté au moment d'appuyer sur le déclencheur.
Voici donc une application ludique qui vous permettra de sublimer vos prises de vues médiocres, en leur donnant des allures de Matisse, de Gauguin et de Modigliani, ou au pire de Picassiette, Von Gagh et Vermoulu. Plus rapide que photoshop, et moins ringard (Si? Déjà? On en reparle).
En plus, ça nous changera de vos éternelles photos de piscines filtrées, et de vos sempiternels bords (de mal) de mer qui finissent par nous donner la nausée.
Vos vagues seront plus bleues, vos couchers de soleil plus oranges, et vos coups de soleil seront plus rouges.
Mais plutôt que des paysages de merguez alignées sur le sable, vous pouvez aussi vous spécialiser comme moi dans des natures tout aussi mortes.
Vos tomates mozzarella frôlent le surréalisme de Dali.
Et vous revivez. Ou presque. Vous vous croyez artiste. Et c'est là que le drame s'affiche sur la toile:
Après La jeune fille à la perle, voici Le garçon au vieux piercing.
Après Autoportrait à Saint Rémy voici Selfie à Saint Trop'.
Après les Demoiselles d'Avignon, voici les Deux moisis d'Apérol.
Forcément, cette appli a donc des vertus mais aussi des faiblesses en fonction de ce qu'on fait de l'outil.
Les génies auto-proclamés verseront dans l'excès, sans pour autant se couper l'oreille (ils feraient mieux parfois, histoire de ne pas entendre les quolibets).
Mais qu'à cela ne tienne, son auto-obsolécence programmée la verra disparaitre avec l'écume pour faire place à une autre manière de rendre votre quotidien moins banal.
L'avis du Flamand Rose (aux commandes en ce mois juillet):
Moi je m'en fiche les gens ont le droit de s'amuser. Du moment qu'ils ne me demandent pas de m'extasier devant Tata Janine comme si c'était Mona Lisa.
Et si vous avez le courage, envoyez-nous vos chefs d'oeuvre en péril sur la page Facebook : De Profil.
Qu'on se fende la poire de Cézanne.
Il n'y a rien à gagner et -qui sait- peut-être tout à perdre.
En même temps, c'est bon signe, Vincent est mort dans la misère...
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