Zarkov, Dale et Flash:
le tiercé perdant dans le désordre.
Nouveau: Tous les films n'ont pas la chance d'avoir une suite, ou de devenir une trilogie.
Retour sur ces objets uniques, parfois méconnus ou sous-estimés mais qui sont tous des films de culte.
Aujourd'hui: Flash Gordon, 1980.
NB: Si vous n'en avez vraiment jamais entendu parler, un conseil: matez la vidéo en fin de post, ça aide.
Produit par Dino de Laurentiis, sorte de dino du cinéma justement, le film tombe mal.
Star Wars , du jeune George Lucas a fait un tabac, et le deuxième volet de la trilogie est très attendu.
"Flash Gordon" attirera les fans en manque de méthadone, tout au plus.
Malgré un casting euro pas trash, l'adaptation du comics fait patatra, quitte a faire dans le comique...
Viens dans mon Comic Striptease
Ming, bling-bling, shebaw, paw, blob, wiiiiiz!
Le pitch:
Un joueur de football américain se retrouve par hasard sur la planète Mongo, à devoir sauver le monde.
Si, si.
Face au dialbolique Empereur Ming et sa bague magique, il devra sauver Dale Arden d'un mariage forcé, fédérer l'ensemble des planètes (L'union fait la force, dit-on chez moi) et pourra ainsi éviter à la terre une destruction certaine ou pire, une invasion de méchants overlookés.
Malheureusement, et historiquement, la comparaison avec la Guerre des Etoiles s'impose et ne s'arrête pas là.
Pas étonnant, quand on sait que Lucas a toujours adoré les "matinee", tous les genres de feuilletons SF, et a revisité toutes les mythologies existantes.
Petit test façon catch dans la boue interstellaire:
Flash VS Luke
Ces deux là ne se battront pas pour l'Oscar.
Mais Luke est plus jeune, plus naïf et sa colo blonde est mieux faite.
Il ne sait pas encore jouer du sabre laser, mais il apprend.
Il a son brevet de pilote.
Il apparaît en peignoir qu'il troquera vite contre une combi de pilote orange mécanicien.
Flash lui, arrive en pantalon moule boules et t-shirt moule pecs, avec son nom marqué dessus pour qu'on suive bien.
Il est vite affublé d'une une combi ridicule, qu'il n' hésite d'ailleurs pas à enlever si besoin est, par exemple pour enfiler un costume de majorette ou un mini short très seyant.
Le film joue en effet d'avantage sur le sexe de manière générale (après tout, il suit la parodie "Flesh Gordon", elle aussi overkitsch).
Ornella Mutti, qui joue Aura, la fille de Ming, viendra donc le voir dans un donjon SM avant de le faire échapper à la mort.
Plus adulte, donc, Flash.
On apprendra par ailleurs que Sam J Jones n'avait manifestement pas besoin d'un lightsaber.
L'étalon contre le petit poney.
En attendant, Flash se bat avec un faux ballon façon quaterback et un sabre pas laser.
Luke a un beau chasseur X, et pas une moto des airs ridicule.
Avantage à Skywalker donc, malgré de beaux arguments pour Gordon.
Dale Arden VS Princesse Leia
Là, disons le aussi, si la plastique de Carrie Fisher avec ses macarons (dont pas mal dans les joues) ne font pourtant pas le poids face à la douce Melody d'Anderson en tenue de première dame Ming-ming, elle met celle-ci K.O. par sa détermination, et surtout par sa répartie cinglante genre "et débarrassez moi de cette grosse carpette ambulante", "vous êtes venus dans cette casserole? Vous êtes plus brave que je ne le croyais" etc...
Et même si Ornella s'en mêle, très sexy elle, elle risque fort de se prendre un coup de pistolet laser sans autre forme de procès interplanétaire.
Car Organa, si elle fait moins princesse/enfant gâtée (par la nature), ne fait pas encore, à ce stade de la compétition, dans le sentiment.
Princess Leia wins!
Sarkov VS Obi Wan Kenobi
Là encore, Topol peut dire et faire son savant, c'est Obi wan et sa sagesse, son courage et son sens du sacrifice qui font la différence. Sir Alec Guiness manie en maître les aphorismes aussi bien que son arme de Jedi. En plus il a la force avec lui.
L'autre a juste un drôle d'accent.
Obi vainqueur par ippon.
Han Solo VS Prince Barin
Indiana VS 007.
Harrisson Ford VS Timothy Dalton.
Sauf que c'est Bond qui tient le fouet et Jones qui a le pistolet.
Là aussi, l'humour fait pencher la balance.
Il faut dire que déguisé en Robin des Bois, la moustache lustrée, et avec une espèce de tradition "roulette russe" à la noix qui consiste à mettre sa main dans un des nombreux trous d'une méga souche d'arbre en évitant la mort (sexe, métaphores et psychanalyse), il part avec un sérieux handicap, le Prince Noir.
Han a plus d'un tour dans son sac de contrebandier pour lui clouer le bec, fût-il de sang royal.
Vénal et poilant, il deviendra sur le tard le vrai héros du film en aidant Luke à pulvériser l'Etoile Noire.
Solo par K.O.
Darth Vader VS Ming et Klytus
Puisqu'on ne verra l'Empereur Palpatine très distinctement que dans le troisième opus, "Vador" (en bon français) se charge de butter les deux.
Même si Max Von Sidow a le regard perçant de Ming, on est distrait par ses bijoux de pacotille.
Quant au masque d'or, il fait pâle figure à côté de celui qui deviendra le plus célèbre méchant de toutes les galaxies.
Vador Veni Vidi Vici.
Flash save the Queen(s)
On pourrait continuer éternellement ainsi, avec Chewbacca broyant l'homme Oiseau Vultan, C3PO crêpant le chignon de la vilaine Kala, et R2D2 se battant contre un nain, c'est à dire Kenny Baker contre lui même!
On pourrait voir le Millenium Falcon pulvériser les vaisseaux à tête de moustique de Flash, où comment les effets spéciaux révolutionnaires pour l'époque enterrent les combats de fouet sur "une assiette géante qui penche avec des piques qui sortent" (je ne sais pas comment le dire autrement).
On pourrait s'étendre sur l'aspect (homo?) érotique du film, entre "les vieux préfèrent les jeunes térriennes","power to the bagouze", "comic striptease" et "qu'est ce qu'on se marre à la salle de sport, avec ou sans ailes".
Bref, là où Lucas a pris tout ce qu'il y avait de bien dans le comic "Flash Gordon", le film éponyme peine entre "Priscilla, folle de l'espace" pour les costumes, et "le Choc des Titans" (autre chef d'oeuvre) pour le suspense haletant d'un scénario toujours surprenant de "je te téléphone la suite dans deux secondes".
Reste la musique de Queen, et là encore ce n'est pas pour ainsi dire un très bon jour, mais c'est presque ce qu'il y a de mieux.
Là où, soit dit en passant, John Williams a pondu un ou deux morceaux mythiques, rien de moins.
Pas de suite, mais...
Et si le film termine sur un "The End?", on sait à présent que c'était une erreur de frappe.
Ils voulaient mettre un point d'exclamation en fait.
On ne verra pas Flash en moonboots et combi lycra faire du bobsleigh pour pénétrer la base ennemie par la porte de derrière dans "Flash décroche sa première étoile".
On ne le verra pas non plus danser en maillot moule boules avec Timothy Dalton sur une plage dorée dans "Flash et Barin, amis pour la vie".
Ni se faire des légers reflets auburn dans le 4 "Flash et la coupe du feu de la mort qui tue".
Par contre, les rumeurs d'une nouvelle adaptation vont bon train, avec dit-on en course pour le rôle titre, Ryan Reynolds , pour l'instant lanterne verte (c'est amusant, sortez) sur Gossip Girl (sortez, vous dis-je), et Sam Worthington en casaque bleue sur Avatar qui le talonne.
Zac Effron, sur High School Musical est aussi en lice.
Arf, il risque d'y avoir photo.
En attendant les premières images, voici le clip de l'époque de Queen, qui vous donnera peut être envie de voir au second degré, ce premier film classé sans suite...
Enjoy: "Flash, ahaaaaaaaaah!"
