Il ne faut pas confondre "Marche ou Crève"
et "Attention à la marche".
Après un premier sujet What A Feeling or WTF?, suite de notre petite étude comparative sur le thème de personne n'invente jamais rien.
Surtout dans l'industrie de la musique.
En fouillant dans les CD griffés de ma mémoire, je vous ai dégotté un clip qui marche, et quelques autres qui lui emboîtent le pas, plus ou moins fidèlement.
Et à vous de juger si ça marche, justement...
1. L'original: Massive Attack/Unfinished Sympathy (1991)
Tout est culte, et d'abord la chanson.
Comment dire aux jeunes élèves: Massive Attack, dans les 90's, c'est carrément comme les Justice du Trip Hop, musique qui reflète les états d'âme de toute une génération qui tombe de haut après les "Golden Eighties".
Non, j'ai pas dit "une génération désenchantée".
Et "Unfinished Sympathy" sera un hymne pour tous ceux là.
Ce qui était très pratique, c'est qu'on pouvait l'écouter sur son Discman en marchant dans la rue et se refaire le clip.
Sauf que ça donnait moins bien sous la pluie de Bruxelles (juste un exemple) , que sous le soleil de L.A.
Shara Nelson, la chanteuse featurée dans la chanson, déambule dans sa robe noire de prêtresse du streetwear, avec un étrange détachement (et une étrange coiffure), survolant presque les trottoirs , la pauvreté, la violence, et poursuivant inlassablement son chemin et sa litanie hypnotique.
On peut regarder mille fois ce plan séquence et encore découvrir l'un ou l'autre détail omis ou oublié.
Culte, il vous dit.
Le vilain copieur: The Verve/Bitter Sweet Symphony (1997)
Six ans plus tard, le groupe The Verve sort cette "Symphonie Douce Amère".
Unforntunately, le Brit Pop group a "piqué" la musique des Rolling Stones ("The Last Time") , pour écrire ses propres lyrics et sa propre légende.
Reste que la chanson est, elle aussi, réussie, envoûtante de dandysme rock désabusé.
Et, en toute logique, le clip est lui aussi pompé.
Plus dark, plus London, plus agressif du coup que son modèle, on y voit donc Richard Ashcroft, lui aussi de noir vêtu, traîner ses Clarks sur des trottoirs plus étroits, bousculant tout le monde, montant sur les voitures, et, avec un flegme tout britannique, se fichant royalement (donc) des conséquences de ses actes.
Abandonnant le plan séquence, permettant ainsi des contre-champs intéressants avec ses opposants, avec un filtre bleu rendant les choses plus froides et plus "no life", le clip ne surpasse pourtant pas son modèle.
La rêveuse tricheuse: Madonna/Love profusion (2003)
Bon, je dois vous dire que j'ai hésité, il y avait d'autres candidats, et même une autre vidéo de Madge.
Mais bon, comme celle-ci est sortie, elle aussi six ans plus tard (comme si c'était un cycle "les clips avec des gens qui marchent"), je l'ai choisie, même si Madonna n'a rien écouté en classe, elle rêvait, manifestement.
Elle triche à l'interro, donc (on sait qu'elle est futée).
D'abord, elle tourne tout en studio, marche vraisemblablement sur un tapis roulant, mais en tout cas en pleine rue (elle ne fait rien comme tout le monde).
Sur cette avenue grise et tourmentée où l'orage gronde sans qu'elle ne cille d'un faux-cil, elle trotte gentiment dans sa robe à fleurs et son brushing à vagues, jusqu'à ce qu'elle puisse s'échapper de ce monde tout gris, pour rejoindre un atoll fabuleux peuplé de lys géants, de fées carnivores, de poissons radioactifs, ou on peut marcher sur des fleurs, sur l'eau, sur des nuages, bref où tout est permis.
On peut même faire coucou à travers une vitre vers le bas, sans pour autant montrer sa culotte ou dévoiler son décolleté généreux.
C'est ce paradis qui lui permet d'oublier qu'elle marche en enfer, avec tornade et taxis volants, d'affronter vents et marées, pour disparaître telle une fée sur cet atoll.. de rêve.
Version plus "rien à fiche du code de la route", plus "j'y peux rien, j'avais du LSD dans ma boîte à tartines", en gros il ne reste que l'esprit je m'enfoutiste des deux précédents, et une marche nettement plus sportive dans son ensemble.
On en attendait pas moins de "The Muscle".
Bonus:
Et pour ceux qui resteraient sur leur faim, je le recommande aussi...
La jolie fainéante: Camélia Jordanna/Calamity Jane (2011), qui n'hésite pas elle, à prendre son cheval pour arpenter la rive gauche.
Et quand elle est "faguée", elle se repose dans son rocking chair.
Plus happy, plus Paris, plus Petite maison dans la prairie et très joli.
Et encore les rebelles hors sujet: INXS/ The Gift (1993).
Là non seulement ça marche en plan fixe, mais ça pète tout et dans tous les sens, à travers les écrans télé et les images d'actu.
Rien à voir avec le sujet, mais j'adore cet hymne.
Et feu Michael Hutchence et son groupe down under.