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2020-05-01

Geek's Anatomy: Virtual Insanity




C'est l'ultra moderne solitude.


 Il faut que je vous dise un truc:  M'est monté durant ce confinement un sentiment déjà latent, voire lancinant (il suffit de consulter la rubrique Buena Vista Social Network pour s'en rendre compte), un sentiment de rejet quasi épidermique des réseaux sociaux, ou du moins de ce qu'il en reste.
Un autre virus sévit, bien plus tenace et tout aussi nuisible dans certains cas...

On l'a déjà dit et redit ici, le mal ne vient jamais de l'outil, mais de l'usage, et notamment de la modération avec laquelle on l'utilise.
Et autant vous dire que durant le mois et plus d'enfermement qui vient de s'écouler, les animaux étaient, quant à eux, lâchés en liberté sur la toile dont ils sont eux-mêmes devenus prisonniers.

Certains durant les débuts du confinement n'ont pas hésité à citer La Peste de Camus, comme si on citait la Bible, le Coran, ou la Torah.
Genre, et c'est bien là le problème, si mon voisin de Facebook le fait, je ne vois pas ce qui m'en empêche.
Un besoin impérieux d'appartenir à une communauté (je n'utilise pas ici, vous le noterez, la notion de masse), de se sentir comme les autres.
Et dans ce flux continu, chaque utilisateur devient expert et sa parole est d'or, chaque personne devient autorité,  et chaque écart de la pensée majoritaire peut vous valoir une volée de bois vert.
Plus la pensée est nuancée, plus elle est susceptible de déplaire au plus grand nombre.
Plus est est éclairée, plus elle risque de faire de l'ombre à la base.
Et tout maniement d'humour, d'ironie voire de cynisme doit être dosé avec la plus grande précaution, pour ne froisser personne, pour ne pas faire de vagues sur une mer calme, bien pensante, soporifique.
Bien sûr il faut toujours nuancer, justement, et dans cet océan on trouve aussi des îles paradisiaques, des lagons et des pépites.

Mais si le seul dénominateur commun entre les millions d'utilisateurs à travers la planète , et là aussi est le noeud du sac de vipères, n'est plus de se distinguer par une originalité de pensée, une créativité personnelle, un humour un tantinet inattendu, ou plus simplement même une personnalité un tant soit peu originale, mais bien au contraire une volonté sourde et malheureusement pas muette de se conformer à une pensée unique, un comportement virtuel convenu, et des images régies par des règles tacites, alors on peut se mettre à penser que peut-être -peut-être- les réseaux soucieux uniquement de leur propre image sont venus à bout de l'utopie d'Internet elle-même.

Cette utopie (la même que celle des radios libres pour les vieux croutons comme moi) qui consistait à créer un espace hors du temps et de l'espace justement, un champ de liberté infini à la diffusion d'informations, ou de pensées, ou d'images, ou de fantaisie, qui échapperait à toute loi du marché.
Le constat parle de lui-même.
Que celui qui n'a jamais ouvert une vidéo en disant Marre de cette pub de m.... me jette le premier commentaire.
Et tout le monde de faire comme si de rien n'était, de faire le dos rond, et d'accepter de manière totalement passive cette évolution régressive.
Oui, régressive. Nous voilà comme des oisillons, becs ouverts devant notre ordinateur, prêts à ingurgiter n'importe quoi (et dans certains cas, c'est vraiment n'importe quoi), et prêts à régurgiter nous-même soit les mêmes conneries vides de tout sens sous le haut patronage d'un soi-disant partage qui n'est en réalité que le bouton purulent d'un néant intersidéral, d'une solitude à haut débit, et en vérité d'une incapacité à communiquer, c'est à dire à partager ce qu'on vit réellement et pas virtuellement. Mais quand on passe la plupart de son temps sur son portable, à se creuser la tête pour savoir ce qu'on va bien pouvoir poster, n'est-il pas temps d'ouvrir les yeux? Et surtout de les lever vers le monde? Et de le tourner vers les autres?
Vous êtes vous déjà posé la question de savoir comment font pour vivre ceux qui se foutent de tout ça?
Eh bien ils vivent, pourtant. Pourtant.

Je l'ai dit et redit: Je ne m'exclus jamais de ce que je pointe du doigt sur mon clavier.
Je l'ai dit et redit: Heureux qui communique, il fait un beau voyage.
Je rajouterai ceci : S'il était à la mode le mois dernier d'exhumer La Peste de Camus, laissez-moi vous dire à quel point ces derniers temps j'ai quant à moi eu La Nausée de Sartre:


Pourquoi tant d'existences, puisqu'elles se ressemblent toutes? A quoi bon tant d'arbres tous pareils? Tant d'existences manquées et obstinément recommencées.


Amie, Ami, je t'en supplie: Cultive ta singularité comme on cultive son potager. Aucun potager ne ressemble tout à fait à un autre. On aime toujours les gens dans ce qu'ils ont d'unique, jamais pour ce qu'ils ont d'uniforme.  Et si en ce mois de mai 2020 la culture reste malheureusement étouffée (non, sans blague?) cherchons-la où on peut la trouver, du plus insignifiant au plus profond, et du plus con au plus brillant, car souvent ils sont voisins de potager.
Soyons fous mais soyons le réellement, pas virtuellement, soyons curieux jusqu'à l'insanité.
De tout et surtout des autres.

Lisez,  likez, unlikez, commentez,  partagez ou virez moi de vos amis FB.
Bon fête du télétravail à tous...

Stéphane Custers




Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose est disponible online.
Ma Nouvelle Hubert est  également disponible online.



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