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2020-05-22

Festival de Cannes 20: La Vedette Fantôme




Cannes hantée par les absents.
(BB à Cannes, collage perso années 90)




Il est des rendez-vous manqués. Et celui-ci, s'il n'est sans doute pas le premier ni le dernier, est certainement l'un des plus glamour, comme disent les pieds poules dans le jargon des lieux communs.
Le Festival de Cannes, contrairement à la guerre de Troie, n'aura donc pas eu lieu, reporté semble-t-il aux calendes grecques...

Toutes palmes dedans:

Des milliers de robes resteront donc confinées dans la naphtaline, des kilomètres de tapis rouge ont été mis au chômage partiel,  et les photographes font du télétravail à défaut de téléobjectif. On imagine mal en effet une montée des marches qui respecterait la distanciation sociale, les fans agglutinés derrière des gestes barrières ou faisant le pied de grue à visière devant les palaces cannois, espérant reconnaître l'oiseau rare masqué. Pas d'autographe envisageable, pas de photos avec les stars.

Pas de Croisette bondée, pas de soirées mondaines, pas de rencontres mondiales sur le marché du cinéma.  Pas de vols sur-bookés, pas d'hôtels sur-étoilés, pas de flambeurs surendettés.

Les vagues mélancoliques se meurent sur les plages dynamiques, les bulles millésimées restent prisonnières de leurs magnums frigorifiés, et les mercis teintés de pleurs stagnent dans les glandes lacrymales des vainqueurs.

Le trou dans la couche d'ozone se referme par manque de laque, les restaurants restent fermés par manque de latitude, et les commerces sentent la fermeture approcher par manque de liquidité.
Cannes n'est certes pas une ville fantôme, mais elle est définitivement hantée par l'absence des festivaliers.

Même les yachts, les rivas, et surtout les vedettes restent au port, déconfits.
Les coiffeurs maquilleurs songent à se jeter du haut des suites présidentielles.
Les affiches de cinéma jaunissent avant même que les films aient pu sortir.


Je suis Cannes:

Mais le pire n'est pas à Cannes, mais partout ailleurs: les tournages sont arrêtés. Les techniciens amputés. Les artistes décapités.
Bon, il y en a forcément un ou une qui va faire un carton avec le film qu'il ou elle aura tourné dans son salon.
Le pitch est simple: l'artiste confiné dans son misérable loft de 100 mètres carrés à Brooklyn, se masturbe -et pas que le cerveau- devant une webcam en attendant l'apocalypse.
On hésite encore sur le titre:
- Me, Myself and I
-  Yes, we Cannes.
- My own private Croisette.
Si le festival a lieu l'an prochain, on tient déjà un candidat à la palme d'or.

Reste que si la situation ne change pas rapidement, on risque de décrocher autre chose que le prix du jury:
Un chômage record, une culture en berne, un monde sans paparazzis.  Bref un scénario catastrophe que même Wes Craven hésiterait à soumettre à ses producteurs.
Mais il nous reste les images du passé, celles des starlettes insouciantes d'avant Twitter, les trains bleus en liesse, et BB qui confinée depuis belle lurette dans sa Madrague,  avait un sourire proche de celui de la Joconde en contemplant un monde d'ânes bâtés, brimés, bridés et surtout, privés de liberté.
Qui sait combien de locaux scrutent ainsi le coucher de soleil, espérant la voir apparaître telle Vénus sortant des eaux.
C'est l'ombre de tout ce vent de fraîcheur  qui sans doute plombe aujourd'hui le ciel de Cannes, et d'ailleurs, d'ailleurs...



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Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose,  est disponible online.



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