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2017-07-15

Rien à voir: City after the sex.


Les cadors, on les retrouve aux belles places: nickel.


Rien à voir mais j'ai un ami qui quitte Paris à la fin du mois.
Enfin, qui quitte Paris: on ne quitte pas Paris, vu que Paris est infidèle.
Pas franchement le genre à se caser.

La relation qu'on a avec cette ville (sauf pour la minorité de parisian natives) est plutôt une relation ouverte, donc.
Et c'est d'ailleurs toujours bien de se ménager une porte de sortie, lorsque le mari (ou la femme) rentre en s'écriant: Ciel, mon Paris! Et que vous êtes obligé de ramasser votre slip et de quitter la scène de vaudeville avec un minimum de dignité...

Paris est comme une maîtresse.  On ne sait jamais quand elle va se lasser de vous et qu'il est temps de prendre vos cliques et vos claques, sans oublier le clic-clac...


Moi même, quand j'ai débarqué il y a quatorze ans  (le 16 juillet 2003, hier et demain à la fois) par un été de canicule et de grève, je quittais un drame familial, puisque je jouais dans Mac Beth (House Of Cards, mais avec des kilts) dans les ruines d'une abbaye qui en avait vu d'autres (sympa, la léproserie!).

Dans un premier temps j'ai vécu entre deux chaises, deux villes, deux relations, l'une professionnelle et platonique, l'une personnelle et parfois dramatique aussi.

C'est en 2008, alors que Carrie Bradshaw, après une escapade en français approximatif, était déjà repartie chez elle depuis des baccarats au bras de son Big Mec, que j'ai définitivement provisoirement posé mes valises dans les bas fonds d'un marais émergent entre les bars gays, la rue des falafels , et les vieilles pierres ayant survécu aux guerres de religions, à la peste, au choléra, à la syphilis et aux bombardements divers.
Aujourd'hui, c'est un mall (1) à ciel ouvert, qui sent plus le luxe que la luxure.

Oui: Paris est changeante, j'en veux pour témoin ce salon de thé, Cador,  où jadis Carrie fumait en parlant sans doute pâtisserie et hygiène bucco-dentaireavec un molosse à mauvaise haleine.
C'est aujourd'hui une chaîne de restauration rapide mais saine qui a repris les lieux, repeint les murs, et combien de new-yorkaises  mangent leur salade avec houmous de betterave et grenade sans savoir qu'elles ont les fesses posées là où cette cador de la chronique sexuelle noyait sa solitude dans une mer de chantilly.

Mais revenons à mon ami et Paris.
Il a bien raison de partir, si sa relation avec la ville battait de l'aile, tandis qu'il était temps pour lui de prendre son envol, professionnel et personnel.
Il reviendra pour profiter de ce qu'elle a de mieux à offrir: une relation de boulot on ne peut plus romantique.

Changer de vie, changer de ville, changer de boulot, changer d'amour, c'est ce que j'ai fait aussi à trente deux ans, et si j'avais su dans quels aventures, quelles galères, quelles péripéties ce revirement allait m'entraîner, j'aurais sans doute pensé que le scénario était un peu caricatural, comme le séjour d'une américaine à Paris.

Et bien qu'ayant quasiment tout connu, tout tenté, tout essayé, Paris est loin d'avoir livré tous ses secrets, me concernant.
Je suis toujours célibataire, toujours devant mon mac, toujours ouvert à l'inconnu, à l'imprévu dont cette ville,qui se réinvente chaque jour, regorge.
Paris n'ayant jamais, ô grand jamais, révélé tous ses mystères à élucider, tous ses drames à éviter, toutes ses comédies sentimentales à jouer, et toutes ses caries à soigner, je reste encore un peu.

Quant à toi, mon ami, que je vis débarquer  une étagère de dressing provisoire à la main, sois fier de ce que tu as vécu et accompli jusqu'ici:  ton dressing s'est nettement rempli et amélioré à tous les niveaux.
Tu n'as rien perdu, tu as tout gagné (puisque tu m'as rencontré).
You quitted smoking, not Paris.
Sache qu'aucune histoire n'est jamais fermée d'un point final et que tout est sujet à points de suspension...

Rien à voir mais en parlant d'ouverture de porte et de  suspension, mon clic clac inconfortable t'accueillera toujours à bras ouverts, contrairement à moi, qui aurai sans doute une clope dans une main, un Paris-Brest dans l'autre. Nickel...


à toi, BMK,  my BFF.

Lire les autres Rien à voir.
Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose,  est disponible online.

(1) centre commercial, qui eut été plus approprié vu que c'est en plein centre.

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