Loki Starfish: Gouttes d'eau sur pierres brulantes.
Tout est dans le titre en fait:
Des pierres de la montagne de feu.
Car si Loki Starfish a pris quelques années pour enfin sortir cet album, les pierres précieuses mais brutes du volcan sont encore chaudes...
C'est donc après quelques EP et plusieurs vidéos toujours très arty et parfois sulfureuses, après avoir gravi les monts initiatiques (Hey There) et exploré le terrier fantasmagorique d'Alice (Shivers Are Proof), que nous nous retrouvons donc littéralement aux pieds de cet album.
Curieux et excités.
Le souffle impatient, dévorés par le désir de poursuivre le voyage au son de la voix coupante et fragile comme une faille de Jérémie Lapeyre, toujours prête à s'ouvrir sur une lave de poésie, ou un gouffre existentiel béant.
Nature et découvertes:
Parmi les nouveaux titres, le fougueux Devour, l'intrépide Serendipity ou encore l'inattendu A Step Away or Marks of Departure s'imbriquent dans cet univers plein d'étonnantes aspérités.
Au jeu des comparaisons dangereuses, Loki Starfish est plus punk que daft, plus dark crystal que muppet show, plus fraggle rock que beach club, et définitivement plus queer que folk.
Plus volcanique que tectonique, plus altermondialiste qu'alternative, plus aventurier sexuel qu'expérimental, plus psychanalytique que psychédélique, et plus romantique- littéraire s'entend- que littéral (musicalement parlant).
Une formule biochimique complexe sans être pour autant alambiquée, car il se dégage des morceaux pourtant travaillés un aspect "raw fish" des plus rafraichissants.
Ô Minéral:
Stones From Fire Mountain est un guide de montagne, aux vertus parfois légères mais jamais dénuées de sens, fussent-ils contradictoires.
Difficile donc de décrire précisément les contours de cette montagne, mieux que ne l'a fait le graphiste sur la pochette, le mieux serait encore de poursuivre cette aventure en live.
Loki Starfish, espèce en voie d'apparition, invente en quelque sorte la musique transgenre.
Une chose est certaine: un vrai album à l'ère des singles, qui s'écoute en solitaire comme un plaisir tantôt un peu coupable, tantôt totalement jubilatoire.
C'est naturellement (et chaudement) qu'on vous conseille de faire l'expérience, au travers des titres et dans l'univers visuel à mille lieues du royaume des pains au chocolat tièdes, de ces gouttes d'eau sur pierres brûlantes...
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Bonus: le clip de Hey There, et la toute nouvelle video/live de A Step Away or Marks of Departure.