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2017-02-23

Mon Oeil: West World, ou la fin des vacances.



Un parc pour voir et découvrir une seule chose: soi-même.


Nouveau: Dans Mon Oeil, découvrez des oeuvres plastiques ou numériques, cinématographiques ou scéniques, rythmiques ou chorégraphiques, qui ont tapé dans l'oeil : De Profil.

ALERTE SPOILERS!

Cela fait bientôt 20 ans que HBO (Home Box Office) initie, influence et fait évoluer considérablement la création en télévision.

La chaîne payante filiale de la Warner, créée en 1972, a produit de véritables chefs d'oeuvre du genre tels que Dream On, OZ, The Soprano's, Sex & The City, ou Six Feet Under (pour n'en citer que quelques uns).

Sans cesser d'innover, HBO a pourtant tenté un culotté retour vers le futur...


Toy Story:





Yul Bryner, le méchant au regard de glace, mais toujours prêt à imploser.


Après le tabac mondial réalisé par Games Of Thrones et face à une concurrence plus féroce que jamais (Netflix et Showtime en tête de peloton), on attendait Westworld au tournant: la série inspirée du film éponyme (Mondwest) de 1973, écrit et réalisé par Michael Crichton, l'homme derrière Jurassic Park.

Et ce n'est pas un hasard car le pitch est simple: là aussi il s'agit d'un parc d'attractions pour fortunés qui jouent à se faire peur, cette fois non pas avec des monstres préhistoriques, mais avec des androïdes près à devenir hystériques.

Enorme risque donc que ce reboot à robots d'un film réussi avec un des méchants à chapeau de cowboy les plus réussis joué par Yul Bryner (lui et JR).

 D'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'une série nous parle du sujet de la robotique qui grippe, comme avec la série suédoise très réussie  Real Humans, sujette elle aussi à un remake anglo-américain.

Lost In The Desert:

J.J. Abrams (le nouveau Spielberg qui a mangé Lucas) est derrière cette nouvelle version.
Et pour vous dire on avait un peu peur. Pourquoi?
Parce que les mystères de J.J. sont parfois insondables, et les intrigues parallèles dans un monde qui ne l'est pas moins, ça nous rappelait ses début sur l'île mystérieuse de Lost, où la fin avait profondément déçu (même si on vous avait prévenu et proposé très tôt une fin alternative).

La première saison diffusée à l'automne, et disponible notamment sur iTunes (en VF), est un bijou.
L'intrigue bien que complexe est maîtrisée, tout comme l'art du flashback (ce qui ne fût pas toujours le cas dans le passé).
Les différents axes narratifs sont cadrés, peut-être aussi parce que l'action se déroule dans un parc dont on ne connaît pas encore les limites, mais qu'on sait qu'elles existent.

Gods and Monsters:





Anthony Hopkins en Docteur Ford, Frankenstein, et Mister Hyde
(et en Many Faces God?) 

Les créateurs, Jonathan Nolan et Lisa Joy montent et descendent les curseurs de leurs personnages comme les techniciens le font dans la série avec les androïdes.

La complexité est balancée sans cesse par des repères, comme cette idée géniale de sorte de "jour sans fin" qui permet au spectateur de s'y retrouver à chaque fois, comme les visiteurs.
La journée spéciale  "bain de sang" est elle aussi jouissive, non pas par les faux morts qu'elle engendre mais par les vrais rebonds qu'elle permet dans l'intrigue.

Et le gros point fort de toute série réussie, quelque soit le cadre, un royaume des sept couronnes avec donjons et dragons comme dans GOT, ou ici un parc à cowboys, ce sont évidemment les personnages et l'humain.
L'humain qui est évidemment mis en évidence par la présence d'une autre espèce (ici: les machines).
Série existentielle au possible, qui dévoile très vite ses cartes à la table du salon:
On va parler sens de la vie. Peur de la mort. Découverte de soi.

En cela, la série rejoint des chefs d'oeuvres existentiels du genre fantastique, comme Frankenstein,  2001, ou  encore Matrix.

Le Bon, la Brute, et le Truand, ou inversement:




Jeffrey Wright s'enfonce les ténèbres (sous l'oeil de Yul Bryner).


L'autre gros point fort de Westworld est évidemment son casting hollywoodien (comme on disait au 20 ème siècle).

Anthony Hopkins en père créateur et Ed Harris en méchant visiteur, parrainent une distribution dans l'ensemble très homogène:

- Evan Rachel Wood qui trouve dans Dolores, la fille tourmentée du fermier, non pas un rôle à sa mesure, mais une popularité méritée.

- Jeffrey Whright, c'est pareil: on connaissant son talent, on retiendra maintenant son nom. De Casino Royale à Hunger Games, l'acteur brillait en retrait dans les second rôles. Bernard, le fidèle bras à la droite du père, lui offre un rôle beaucoup plus complexe et central que prévu.

- Thandie Newton ne sort pas non plus de nulle part, mais Maeve, son rôle de matrone de bordel, lui permet de déployer des ailes bien plus grandes que les plumes d'autruche sur sa tête.

- James Marsden (X Men)  est parfait en Ken de l'ouest dont on va découvrir les failles sous le vernis.

- Sidse Babett Knudsen (récompensée par un César en 2016 et nommée cette année encore)  excelle  en directrice presque pénitentiaire du parc, cigarette au bec, en talons, et avec glaçon.

- Jimmy Simpson, vu notamment dans House Of Cards,  livre ici une nouvelle fois un personnage fragile et trouble.

Le reste du casting est à la hauteur de l'enjeu: divertir et effrayer les spectateurs autant que les visiteurs, par des personnages aussi complexes que ceux d'une machine humaine.

Wild Wild West, East , North and South?





Maeve découvre un indice sur de nouveaux mondes, avant d'en pousser la porte?

Des personnages forts, un casting en or, une histoire qui se tient, et nous tient en haleine, le tout dans un univers cadré.
Au poker, on appelait ça une Quinte Flush Royale.

Même si, comme dans le film,   on a aperçu d'autres "mondes" possibles, via l'immeuble Samouraïworld,  qui pourraient venir (trop?) compliquer les choses, cette première saison nous donne juste envie de faire un saut dans le temps, jusqu'en 2018 où le parc ré-ouvrira ses portes.
Hiiihaaaaa...


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Bonus: La bande annonce du film de 1973