FU very much, Mister President.
C'est le quatre mars dernier qu'a été mise en ligne par Netflix la quatrième saison de House Of Cards, version shakespearienne aux mains rouges de la conquête de la Maison Blanche.
On ne reviendra pas sur la qualité de cette production (lire House Of Cards: La série qui tue) , qui grâce à une écriture et un casting sans taches, réinvente les mythologies de la soif de pouvoir dominant tous les autres besoins naturels.
Kevin Spacey et Robin Wright poursuivent donc leur parcours sans faute mais pas sans délis (brillamment soutenus notamment par Mark Reilly, Jayne Atkinson et Paul Sparks).
Mais on se demande comment dans le futur, Mister et Misses Underwood vont gagner leur Graal, rempli du sang de leurs victimes, sans boire la tasse...
ALERTE SPOILERS.
To be or not to be on the net?
Le duo infernal est donc installé dans le bureau ovale sans pourtant avoir été élu.
Reste donc à Frank Underwood et à sa first Lady à conquérir le fauteuil qu'ils ont usurpé.
2016. La campagne bat donc son plein, avec une rivale démocrate, Dunbar, (Elisabeth Marvel) en quête de justice (elle avait le couple dans son viseur mais a manqué sa cible) et un opposant républicain jeune et joli , Conway (Joel Kinnaman) qui la joue 4.0 en publiant des vidéos de sa famille parfaite sur le net.
Le net, justement, personnage à part entière de cette saison, car il a remplacé les sondages d'opinions.
Un combat farouche s'engage donc pour savoir qui manipulera le mieux le peuple en décryptant son comportement sur la toile.
To be a couple, or ennemies?
Autre champ de bataille: celui du couple, puisqu'a l'issue de la troisième saison, Claire avait déclaré la guerre à son partenaire dans le crime.
Bouleversée par l'intrusion de l'écrivain/ biographe Thomas Yates dans leur cercle verrouillé, elle avait pété un plomb.
Elle se réfugie provisoirement chez sa mère (Ellen Burstyn) dans la campagne texane, avec qui elle a une relation naturellement inexistante depuis trois ans.
De là elle nourrit des ambitions nouvelles (avec l'aide de Neve Cambell), mais peut elle se défaire de son époux pour le meilleur et surtout pour le pire?
To be or not to be at war?
Troisième combat pour ces Mac Beth modernes: une scène internationale de plus en plus tendue, entre les ressources énergétiques qui pèsent lourd sur la diplomatie, et les groupuscules fanatiques qui veulent déstabiliser les démocraties de l'intérieur.
Profitant de l'actualité brûlante pour rajouter une tension supplémentaire au récit, les créateurs de la série évitent cependant habilement un virage grossier vers Homeland ou 24 heures chrono, traitant uniquement de ces questions par des huis clos ou tout le monde transpire, suinte ou salive.
To be on top or in jail?
Last but not least: les affaires étouffées, les témoins supprimés, les chantages répétés, et les trahisons multipliées qui à la longue, finissent par isoler le couple, voyant l'armée de leurs ennemis potentiels grossir ses rangs de manière exponentielle.
Les fantômes de leur passé décomposés, et leurs derniers proches à l'agonie, ne vont ils pas venir les hanter, les faire chanter et danser à leur tour, jusqu'à ce qu'ils valsent en prison?
A moins, bien sûr que les Underwood, ne pouvant plus reculer, n'aient encore dans leur jeu quelques atouts mortels à jouer avant de capituler.
To be continued...
La perversion subtile de cette série étant qu'on attend la chute tout en espérant secrètement qu'ils en réchappent.
Il faudra donc attendre au moins la saison 5 (la série est reconduite pour 2017), et tandis que la vraie campagne pour la présidence des USA aura connu son dénouement, pour savoir si Frank et Claire vivront leur amour du pouvoir depuis leur tour d'ivoire, ou la fin de leur histoire à travers des barreaux d'acier.
Si le happy end semble s'éloigner à chaque pas pour eux, on sent bien que le couple des sous bois, même blessé par balles, n'est pas chasseur à se rendre à son gibier sans vendre chèrement sa peau...
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