L'exposition (maximale)Martin Parr aux abords du Jeu de Paume.
Suite logique aux autres disciplines telles que le brunch, les terrasses et le vélib (voir label sport), voici donc la terrible épreuve du bronzage en ville.
On a pas tous la chance, en effet, de posséder une maison de campagne, un chalet à la montagne, une crique à la mer, un atoll dans le pacifique, une oasis dans le désert...
Et, n'étant pas tous adorateurs du dieu UV, au point de s'enfermer les fesses collées dans un cercueil en plastique qui diffuse la dernière compil de new age, "Dolphins of Cancun", on est bien obligés de se débrouiller un peu pour ne pas ressembler à des filets de cabillaud quand l'été sera venu.
Ou à un coureur cycliste "tranche milanaise pour tour de France" lors du tombé de paréo.
Le tout, bien entendu, en respectant les règles du savoir vivre dictée par notre maîtresse à tous, la bien nommée (à défaut d'être bien née) Nadine de Rotschild.
Comment faire donc pour bronzer en ville, tout en restant urbain?
Cible préférée des candidats au hâle convivial: les parcs.
Mais attention, mieux vaut jouer la carte de l'improvisation.
Si vous arrivez avec serviettes, parasol, glacière et baudet gonflable, vous êtes condamnés à rejoindre les professionnels de la mélanine malmenée, là bas, dans le coin où même les adultes accompagnés n'osent pas se rentre.
Là bas, ça ne rigole pas, ça ne parle pas, ça ne fait rien d'ailleurs.
C'est la crêperie bretonne, la rôtisserie belge, le barbecue floridien.
Mieux vaut encore choisir le hot spot, entre soleil et ombre (oui il y a des gens qui n'aime pas).
Allez-y progressivement, et pas tous en même temps, histoire d'habituer vos voisins à l'idée de voir votre anatomie offerte à leur yeux telle une toile de maître, dans le plus grand style du "Déjeuner sur l' Herbe" de Manet.
En plus, ça vous donne un alibi culturel.
Si vous mangez, inutile de le faire topless.
Vous pensez que cela fait "Lagon Bleu" alors qu'en fait, ça fait remake de la "Guerre du Feu".
Vous pouvez garder le haut si vous le souhaitez mais attention à bien varier les modèles.
On ne veut pas voir un marcel blanc sur longues manches rouges (retour au tour).
Alternez col v, cols ronds, décolletés profond et col du fémur (c'est la même chose pour les shorts), histoire d'obtenir un joli camaïeux de teintes, façon nuancier Dulux Valentine, du rose pâle au chocolat en passant par le taupe et le miel et l'abricot.
Nadine tolère.
Attention, en revanche Nadine ne tolère pas:
Les rouges gorges en terrasse.
Les charcuteries qui suintent au resto.
Les grands brûlés qui dansent à St Tropez.
Il ne faut pas confondre peau dorée et steak carbonisé.
Evidemment, les plus chanceux ont une terrasse, ou une fenêtre où ils installent leur transat en attendant Paris Plage ou Bruxelles les bains.
Une liste de ces précieux amis doit être dressée tôt dans l'année.
Inutile de leur faire signe maintenant, c'est trop tard, il faut les prévenir par bristol au mois de mars:
"On ne se voit pas assez, je trouve, l'hiver est trop long sans vous, vivement les beaux jours".
Surtout si ils ont une piscine (là c'est carrément janvier, il y a une liste d'attente).
Bref, quand on a un peu d'astuce et de savoir vivre au pays de Nadine, on peu se débrouiller pour bronzer en ville, sans se faire griller...
Bon bronzage (dit la vendeuse). ps: Mon blog participe aux Golden Blog Awards dans la catégorie Lifestyle. Merci de voter si le coeur vous en dit...