Qui veut gagner des châteaux en Espagne?
Lorsque le célèbre détective belge Hercule Poirot a enquêté sur les responsables de la crise, il a négligé une question essentielle: à qui profite le crime?
Si on peut considérer en effet que ce sont les spéculateurs qui s'en sont mis une nouvelle fois plein les poches (rappel: rien a changé, tout est comme avant), et que ce sont le petites gens qui on payé l'addition (à la surprise mondiale), si quelques gros portefeuilles ont perdu des plumes, le grand gagnant en ce vendredi 13, c'est la loterie.
Les petits écureuils épargnants, cochons prêts au sacrifice ultime, et autres traders en bas de laine , lassés sans doute d'un jeu dont ils ne connaissent décidément pas les règles, préfèrent miser sur un dicton bien connu:
Coche les cases, et scrute le ciel en attendant que ça tombe...
Et, honnêtement (mot qui sonne bizarrement, vu mon introduction), comment leur en vouloir?
Les statistiques sont de leur côté:
100% des gagnants ont joué dit la pub.
On pourrait rajouter, pernicieusement (en voilà un joli mot):
100% des gagnants on gagné l'argent des autres pigeons.
100% des gagnants n'ont pas tous gagné le gros lot, mais souvent juste récupéré leur mise.
100% des gagnants ont une veine de cocu.
100% des gagnants donnent un mobile aux coupables.
100% des gagnants ne sont pas moi.
Et surtout: 100% des perdants ont joué.
Mais je me refuse ce droit au cynisme, moi qui prône en tout temps le droit au rêve.
Histoire que si un de mes camarades venait à gagner, il ne profite pas de ces lignes pour me rayer de son sapin de Noël inattendu.
Car bien sûr, on a le droit de rêver, et on a le droit de jouer.
C'est d'ailleurs très bon pour la santé mentale de tester son fair play.
Les mauvais perdants ne font jamais de bons gagnants.
Alors, et vous, qu'est ce que vous ferez quand vous aurez gagné?
Une maison, une belle voiture, des bijoux?
Un voyage à bord de l'Orient Express?
Une croisière sur le Nil?
Payer votre emprunt sur 50 ans?
Vos dettes?
Celles de votre famille et amis proches?
Ou aider à la recherche contre le cancer?
Le sida?
Lutter contre la faim dans le monde?
Parce que soyez tranquilles, si vous gagnez, tout le monde vous rappellera qu'en fait vous êtes éternellement redevable.
La chance a un prix, mais aussi son lot de responsabilités.
En tout cas, gagner 13 millions, ça ne peut faire de mal à personne.
Et jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas un crime.
Me trompe-je, Hercule?
Lire les autres 10 bonnes raisons.
Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose, est disponible online.
PS: Suivez moi sur FB, Twitter et Instagram Stéphane Custers.