Alice au fond du terrier: Je veux mes cartes iTunes!
Rappel: En ce mois de Juin 19, Alice, le Lapin Blanc, et tous leurs frenemies prennent le pouvoir sur: De Profil, histoire le voir à quoi ressemble celui-ci de l'autre côté du miroir....
Alice était spotifyée, elle n'en croyait pas ses oreilles musicales: La Grosse Pomme voulait lui enlever son iTunes, trouvant cette application plus assez juteuse, justement.
Elle qui avait donné tous ces CDs aux pauvres, téléchargé toutes les musiques qu'elle détestait, pour se plier aux désirs du grand ordinateur, elle passait elle même par toutes les couleurs de feu les armoiries du général Macintosh: rouge de colère du samedi soir, verte de rage dedans et dehors, jaune de rire hystérique, bleue d'effroi dans le do, etc...
- C'est un véritable cauchemar, je n'arrive pas à y croire! Comment je vais faire, moi, maintenant, pour organiser mes célèbres thés dansants! Faudra-t-il vraiment que je me remette aux vinyles?
Je ne pourrai donc plus télécharger légalement? Que va dire la Reine, elle va me couper la tête!
Je veux mes cartes iTunes, moi! Je veux mes animations hypnotiques comme le Chat du Cheshire!
Elle se sentait elle même comme prise dans ces horribles animations aléatoires.
Un cauchemar sans musique dont elle n'arrivait pas à se réveiller.
Alice tapait des pieds, mais pas en rythme, car elle se savait impuissante face au progrès, face à l'évolution. Elle tambourinait sur les arbres, car elle se savait au fond du terrier.
Bon bien sûr elle pourrait encore profiter de l'application, mais jusqu'à quand?
Morcelée, saucissonnée, coupée en tranches par la Grande Pomme, iTunes ne devait pas faire de vieux os, elle qui avait vu le jour à l'aube du deuxième millénaire. Tout allait trop vite pour elle-aussi.
Née comme la vague qui emporta le laser, elle finirait elle-même balayée par le streaming.
- Je ne vais tout de même pas devoir aller retrouver ce bourriquet d'eMule pour retrouver tous les titres du passé décomposé?
Alice craignait au plus au point cette nouvelle dématérialisation de la musique, de ses auteurs, de leurs droits. Ce serait évidemment une nouvelle fois les petits soldats qui trinqueraient au profit des majors.
C'est alors qu'Alice fit un rêve dans son cauchemar: celui d'une économie, d'une énergie et d'une musique de marché parallèle. Un truc du genre d'internet à ses débuts sur scène, ou des radios libres en leur temps libre lui aussi.
Le temps et la liberté sont deux choses incompressibles, donc si vous les étouffez d'un coté, elles finiront bien par rejaillir d'un autre. Si vous leur coupez le robinet, elle finissent par se transformer en vague. Si vous leur fermez les fenêtres informatiques, elles reviendront un jour par la grande porte. Ou la petite, tout dépend d'Alice, en fait...
Celle-ci se dit qu'il était plus important de tracer son chemin, son sillon.
Et elle avait toujours son iPod vintage et ses écouteurs avec elle, pour que le trajet soit moins sonotone, plus rythmé à la basse, et plus haut de forme en couleurs.
Elle repris donc son courage à deux oreilles, et se hâta de rentrer, car il était déjà deezer passées...
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