Tout ça pour garder les lignes.
C'est LE sujet de ces derniers jours sur Paris (et ailleurs).
Les guêpes, insecte déjà pas très populaire à la base, et en terrasse, en prennent pour leur dard.
Et quitte à ne pas pouvoir les éviter, vu qu'elles sont partout, il fallait donc qu'on s'y intéresse...
Dimanche, une terrasse ensoleillée face au jardin du Luxembourg.
Au menu: ribs barbecue, poulet rôti, et en entrée, en supplément, et en dessert: des guêpes.
Qu'elles aiment le café, la limonade, les frites, le vin, la salade, ou les cheveux, elles sont venues, elles sont toutes là. Et tout le monde en profite. Les chorégraphies d'air tennis se multiplient avec les assaillantes.
Au même moment, dans une boulangerie pâtisserie du marais, une pauvre vendeuse tente d'extraire de l'étal un pain au raisin, sans ce faire piquer par un essaim. Elle se demande si une allergie feinte pourrait motiver un arrêt de travail.
Au même moment dans un nid de guêpe les adultes affamés par la Reine se font virer par celle-ci à grand coups de " Si elles n'ont pas de pain, qu'elles mangent de la brioche!".
Car en effet, si les vilaines sortent de leur château à la fin de l'été, c'est bien poussées par la faim.
En période de ponte, les adultes qui ne peuvent ingérer des victuailles entières, à cause de leur taille de guêpe (elles tiennent à garder les lignes de leur abdomen), broient la nourriture pour les larves et reçoivent en échange un liquide sucré.
Mais une fois que la Reine a fini de pondre, et qu'elle se prépare pour le bal de l'hiver (où elle sera la dernière survivante sur le dancefloor, car seule à avoir la capacité d'hiberner) les ouvrières n'ont plus rien sur leur plateau repas à la cantine, et sont donc forcées de reculer l'échéance d'une mort inéluctable en allant grapiller là où elles peuvent. Certaines préfèrent carrément jouer les kamikaze, en perdant leur dard et la vie, mais pas la dignité.
Si on comprend mal pourquoi elles n'ont jamais pensé à faire la révolution, on comprend mieux leur agressivité. Franchement, c'est pas une vie...
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