L'homme de demain descend aujourd'hui dans la rue...
La Fashion Week, c'est comme les chansons (et pas que de Cloclo) à la radio: ça s'en va et ça revient.
Et cette semaine tout le monde ne parle que de ça, juste après les législatives qui ont monopolisé les conversations, et pas que sur tweeter.
Car dès le 27 juin, la semaine sera elle dédiée aux hommes, à ceux et celles qui les habillent, et celles et ceux qui aimeraient les voir se déshabiller dans les coulisses des défilés.
Mais étant donné que, comme la plupart des communs des mortels, je n'aurai ni le carton d'invitation pour m'asseoir entre Jack Lang et Jay Z, ni le pass VIP pour les soirées où il y a moins d'amateurs de mode que de passionnés des sports d'hiver (avec canons à neige), je me contenterai donc cette semaine d'observer, comme toujours, tel un ornithologue du dimanche, une semaine de drôles d'oiseaux, olibrius et autres grues cendrées paradant dans rues de Paris, claquant leurs talonnettes sur les trottoirs, ou jacassant autour d'un pavé saignant.
Et si cette espèce rare est loin d'être en voie d'extinction, elle ne souffre que rarement d'extinction de voix.
Et ça chante haut, fort, et souvent dans les aigus...
Autant le dire, ça va donc parler de l'homme.
De l'homme de demain.
De l'homme cet automne hiver, en tout cas.
Et là, la situation est dans les graves.
Vu que on a déjà exploité "l'élégance en temps de crise", "la vengeance de l'élégance en temps de crise" et "le retour de l'élégance en temps de crise", on se demande très sérieusement comment on va encore vendre des jodhpurs en tweed, des vestons sans manches et des godillots délavés, alors que Charlie Winston a déjà dépassé sa période "Like a Hobo", lui, et s'est même sédentarisé, dit-on.
Le revival so 90's ne nous sauvera pas.
Personne n'a envie de voir les hommes, en pleine crise grecque, lookés comme Georgios Kyriákos Panayótou (George Michael de son vrai nom) en train de chanter Freedom!
Ou pire, en mini short déchiré/poches apparentes et poils aussi surmontés d'un bomber en cuir multicolore, comme Kylie (elle, elle a le droit, c'est une fille, remember?), mais que même George lui-même n'oserait plus.
Non au casquettes avec front métallique, et aux "écrase merdes" aux coloris radioactifs, qui ont pour seule vertu de vous empêcher de vous faire écraser justement, puisqu'elles se voient depuis la station Mir.
Mais me direz vous alors, que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours?
Rien.
Il faut tout réinventer.
C'est en effet une chance inouïe, pour la mode comme pour le reste d'ailleurs, d'oublier le passé (comme Edith) et ses chansons surannées, pour créer l'homme du futur, décomplexé (la page de l'homme menacé dans sa virilité est définitivement tournée, on espère), et qui n'a pas besoin d'un trois pièces en viande, ou de se balader en oeuf pour se faire remarquer.
Ni à moitié à poil.
Gogo, Gaga, Good Bye.
L'homme de l'automne hiver 2012 sera, selon mes prévisions bien couvert (parce qu'il fera dégueu), et bien dans sa peau (mais non plus de Néandertal).
Un homme mature: plus Julio qu'Enrique, plus Timberlake que Bieber, plus Thomas que Dutronc.
Rustique mas pas rustre.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, c'était une image.
Remisez donc les chemises de bûcheron au grenier, on ne fera pas une suite de Bodyguard, c'est maintenant officiel (homme).
Mais avec juste le brin de folie qu'on M.
Et je ne parle pas des cheveux.
Dr Alban, j'ai un problème.
Parce que les mecs, juste un truc ( et je m'en veux de revenir sur le sujet):
La teinture, les mèches blondes, ou vertes, c'est comme le fond de teint pour homme ou l'auto bronzant: même à doses homéopathiques, ça SE VOIT HYPER FORT.
Je veux bien même vous le chanter si vous voulez.
Quand à la chirurgie je refuse de m'exprimer, tant mon visage paralytique ne peut même plus faire du playback.
Regardez Alain Chamfort, comme il est beau.
Soyez nature, ça ne peut pas faire de mal à la planète.
Je suis un homme, je suis un homme, quoi de plus naturel, en somme...
fashion week homme automne hiver 2012/13: du 27 juin au 2 juillet.
