Je dois être un peu parano, mais j'ai voulu vous mettre au parfum.
Le peu d'émissions que je regarde encore à la télé sont entrecoupées de pages de pub monopolisées par de la propagande, le mot est choisi, pour les eaux de toilette.
Je dis propagande car on a le sentiment de plus en plus présent qu'il faut choisir sa fragrance, comme si on choisissait sa couleur politique.
Tout ça a l'air très (trop) sérieux (surtout chez les hommes).
Et c'est à grands renforts de stars que ce joue cette lutte pour le pouvoir des fleurs, de l'ambre, du musc et du patchouli...
Jude Law, Gaspard Ulliel, Justin Timberlake et même Alain Delon dans la version ressuscitée en HD du mythique film "La Piscine", se livrent une guerre de séduction sans merci.
Ce prosélytisme dandy m'a étonné parce que d'habitude c'est plutôt pendant les fêtes, ou je rêve?
Non, mais sérieusement, on pue?
Et puis, en constatant que les pubs pour tous sortes de crédits égalaient sinon dépassaient celles pour la cocotte, je me suis dis que le parfum était un des seuls produits superflus que les ménages, en période de crise, peuvent encore se payer.
La réflexion, si elle n'est pas nouvelle, prend donc un sens neuf à la lueur du contexte ambiant.
Le rose bonbon contre le morose, bon.
En fait ce n'est pas la fréquence des publicités pour parfum qui a changé, c'est ma perception de celles-ci.
Je trouve l'étalage du "luxe" un peu plus voyant, détonnant, voire indécent dans certaines circonstances.
Et je ne vous parle même pas du jeu en ligne (voir plus bas: Ne riez pas, c'est Vendredi 13).
Sans pourtant négliger la part de rêve et de positivisme (des canons qui séduisent des bombes) avec bien souvent Paris qui scintille en toile de fond.
Si ça c'est pas mettre les formes.
Les sociétés de crédit devraient d'ailleurs en prendre de la graine et proposer des coffrets avec soins et échantillons.
Des pièces de collection comme des euros du Vatican par exemple.
L'emballage, le conditionnement j'ai envie de dire, ça compte plus que tout quand on veut attirer le chaland.
Par contre, bizarrement je n'ai toujours pas compris l'abonnement téléphonique "Olympic de Marseille", ni le rasoir pour femmes qui veut réveiller la déesse qui est en moi, ni l'indispensable brosse pour enlever excès de sébum, boutons et points noirs.
Il reste encore du boulot niveau ciblage.
Ouf.
