Posé sur les quais retrouvés, je profite encore du soleil qui, bien que moins haut, chauffe mon visage par sa douceur ardente. Le vent souffle, chassant les feuilles séchées et déjà jaunies, elles sont tranchantes et me sortent de mon demi-sommeil. Elles me disent que l'été aura une fin, mais moi je leur dis encore comme un refrain : pas encore...
Au contraire : encore un peu d'été, encore un peu de lumière, encore un peu les yeux qui plissent, encore la sueur qui perle,encore les tenues légères et l'air un peu lourd.
Tricher un peu et croire qu'on est encore un peu en vacances, reculer la rentrée, repousser le temps ou plutôt l'étirer.
Et rêver de l'air du large, mettre encore les pieds dans l'eau, pendant que dansent deux baleines amoureuses.
L'automne viendra bien assez tôt chasser les autres feuilles à notre porte, nous signifiant qu'il est temps de se couvrir un peu plus, et de se blottir un peu plus, d'être un peu près les uns des autres.
Et cette reprise de Róisín Murphy qui revient encore dans la tête : Ancora, ancora, ancora...
Belle fin d'été à vous.
Stéphane.