Je sais: Rien à voir, mais je dirai tout quand même...
Rien à voir mais ce n'est pas exactement un secret: j'aime la brocante (et surtout ses tours de magie).
Un dimanche d'octobre comme un autre donc, ou presque.
Un étal attire mon oeil. Des photos de concert: Bowie, Blondie, Freddy Mercury au micro, en noir et en couleurs. Et au milieu, comme un chien dans un jeu de quille: Pierre Richard...
Pierre Richard, une autre de mes occupations, mais pas du dimanche, de tous les jours où je casse, où je trébuche, ou j'oublie. Je constate qu'il y en a plusieurs, les kleenex autour du coup pour éviter les tâches de maquillage m'indiquent que ce sont des photos de plateau. Bernard Blier, Pierre Tornade, Daniel Prevost et Pierre Repp (Mr Contrepèteries) répètent avec le grand blond une scène d'interrogatoire (voir ci-dessous). Je tombe instantanément amoureux de cette planche contact.
Le photographe derrière l'objectif est aussi devant moi: Jean-Louis Rancurel a photographié les plus grandes stars, et souvent en concert. Toutes ces photos ne sont pas de vulgaires impressions argentines, ils sont les fruits d'une carrière et d'une époque dorées. Comme un Pierre Richard, il s'est retrouvé un peu par hasard sur le tournage de Je ne sais rien mais je dirai tout, sous l'oeil méfiant de Blier qui veut savoir qui est ce type qui prend des clichés derrière une colonne. L'auteur se raconte, me raconte, tandis que je revois la scène à travers les clichés presque volés. D'autres photographes sont en effet accrédités sur le tournage, mais pas JLR. Mais comme un film de Pierre Richard, rien ne se passe comme prévu: Ce dernier, qui réalise le film, aime tellement ces photos, dont une, qu'elle fera finalement l'affiche du film.
Et avec le Kleenex, s'il vous plaît.
Rien à voir, mais c'est le genre de rencontres que j'aime faire un dimanche, aussi incongrue que jolie.
On dit que les choses ont deux valeurs, dont une sentimentale. Cette planche contact et deux tirages m'ont coûté 15 euros les trois. Mais m'ont rapporté tellement, tellement plus...
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Bonus: La scène en question, elle aussi mythique par son absurde.
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