Et dire qu'il y en a qui ont le temps de partir en vacances...
Je ne sais pas vous (je sais par contre que ce que je vais dire est d'une banalité effrayante) mais parfois je me sens vraiment à côté de mes pompes.
Physiquement.
J'ai l'impression de chausser du 36 et de marcher dans du 42.
Je pédale dans la semoule, je patine dans la choucroute, je danse le tango dans le cassoulet, je fais des claquettes dans la bouillabaisse...
Pourquoi j'ai toujours un milliard de choses à faire, et je n'arrive qu'à en faire deux mille, voire deux par jour?
Je cours après ma vie (d'où mon auto-proclamation de "Lapin Blanc").
Et puisque ces derniers temps je relis mes proverbes, à force de de remettre au lendemain ce que j'aurais dû faire il y a quinze jours, les fins de semaine sont chargées.
Parce qu'en fait, le problème n'est pas que je ne fais rien.
Mais que du coup, je fais tout de travers.
Oui, oui, je vous entends: "à chaque jour suffit sa peine".
Mais je peine un peu plus chaque jour.
Et un jour ça risquerait de me faire de la peine.
Etant de nature résolument optimiste, je sais pourtant que je vais y arriver.
Je veux dire à mettre les compteurs à zéro.
Au moins pour 24h.
Mais alors je risque de sévèrement m'emmerder.
D'où l'idée de me rajouter des choses à faire en permanence, de ne pas perdre la cadence, de garder le rythme, et d'améliorer mon chrono et mes performances.
Je me rends compte , par conséquent que je suis une sorte de lièvre qui imiterait très bien la tortue, parce qu'il aurait relu la fable en buvant de l'aquarius sur la ligne de départ.
Vous me suivez?
Je veux dire: vous me précédez?
Dans mes moments de rare lucidité ou de lutte anti-procrastination , j'arrive donc à rayer l'ensemble de ma "To do list" en une heure, mais je mets cinq minutes, douze secondes et trois centièmes à la remplacer par une autre, fraîche comme la rosée du matin qui perle dans les sous bois, quand on fait son jogging matinal annuel.
Et dire qu'il y en a qui ont le temps de partir en vacances...
En même temps, certains ne se tracassent pas.
Tandis que j'écris ces lignes, j'entends résonner dans la rue, une sonnerie de téléphone qui date de 1958.
Si on a pas changé de téléphone depuis, c'est pas qu'on a pas eu le temps.
C'est qu'on s'en fout.
Le vrai luxe, quoi.
Bon, là dessus je file enlever mes vans pour enfiler mes running, histoire d'aller courir un peu, pour changer...
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