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2024-08-03

Question : La cérémonie de l'ouverture?

 




La Seine, la scène, la Cène...


Voilà donc une semaine que les gradins se son vidés, que la pluie a cessé, que l'eau à coulé sous les ponts, que l'encre a coulé sur les papiers et que les bateaux ont jeté l'ancre.

Vu de plus loin que les quais bas, les quais hauts, les messes basses et les rez hauts sociaux, que reste-t-il de cette cérémonie inclusive et exclusive, exubérante et intransigeante, intra muros et extra terrestre? Eléments non pas de réponse, mais de questionnements...


Surprise, surprises : 

Une pluie continue tombait sur les intermittents du spectacle. Invitée surprise dont l'omniprésence était un secret mieux gardé que la présence de Céline et Gaga,  les précipitations ont marqué de leur emprunte indélébile le bon déroulement de LA cérémonie la plus attendue de cette année.

Une pluie de stars aussi on l'a vu au travers des objectifs plus ou moins embués de gouttes, une pluie de moyens sur six kilomètres et sans aucun doute, une pluie de messages plus ou moins cryptés pour tous et toutes.

Qui dit lancement des festivités, dit aussi lancement des hostilités. Ils sont nombreux dès lors à dire c'est trop ceci, pas assez cela, ça manque deci delà de ça.  C'est humain et c'est bien ce dont il s'agit ici : d'hommes et de femmes qui vont se dépasser, repousser leurs propres limites, et parfois celles des autres. On donne son avis, soit, mais comment le donne-t-on? On y reviendra...

12 tableaux et 13 à table :

Les 12 travaux du porteur de flamme pour que celle-ci atteigne in fine le chaudron magique, de Enchanté à Eternité, en passant par Liberté, Égalité, Fraternité, Sororité et Festivités, s'étendaient du pont d'Austerlitz pour finir au Louvre, en passant par la Tour Eiffel et son Trocadero officiel.

Une première à bien des égards que ce show plus télévisé que théâtral au sens classique du terme, c'est à dire sans unité de temps, de lieu, et d'action.

Au contraire, tantôt live, tantôt en différé, tantôt spectacle vivant tantôt scénario filmé, oscillant en permanence entre les chrorégraphies minutées des danseurs et les mouvements spontanés des sportifs embarqués, c'est un ovni artistique, étrange et militant, fédérateur et segmentant, unificateur et provocant, qui a parcouru la distance entre les Îles Samoa et le truc en plume de l'Île Saint Louis, entre la Corée du Sud et la choré de la Samaritaine, entre la Jamaïque et le feu sacré du jardin des Tuileries.

En vrac : Du French Cancan et du Ça ira version hard rock, du rap et du lyrique, de l'afro beat et de l'Aznavour (Aya Nakamura sortant de l'Académie Française), du Drag et du nu artistique (Katerine en faune qui aurait mangé trop de Stroumph) , du double dutch et du disco, des Minions sous l'eau et des gens trempés, trempées, trempé.es partout.

Entre autres : Les Rita, Cloco, Sheila, Ravel, Mylène, Lennon, Gala, Sanson, Justice, Polnareff, Johnny, Daho, Zizi, Offenbach, Diam's, Cassius,Gainsbourg,  Modjo, Balavoine, Berger, Gall, Ottawan, Cerrone, Piaf et évidemment la Marseillaise forment une playlist détonnante et provocante, explosive et inclusive.

Manquent un peu à l'appel et à la pelle : Woodkid (Run, boy, run) ,Grace Jones (La vie en rose), Vanessa et M (la Seine, I love Paris), ou la Bande à Basile (je déconne).  Mais évidemment, on ne peut pas faire plaisir à tout le monde, ça a déjà duré quatre heures.

Reste que, sans les Daft Punk, la fête est moins folle.

Oui, sauf qu'en étirant la cérémonie sur six kilomètres, on a parfois dû meubler (la période de défilé sur la table et des danseurs sur la barge, l'illumination de la tour sur Cerrone, ont à mon avis duré plus longtemps que prévu initialement). 

La réalisation a été depuis vivement critiquée, avec quelques gros raté. On aurait notamment aimé voir Juliette et son Imagine un peu plus nets.

Bref, une cérémonie qui provoque, qui divise et indispose, mais une cérémonie forte, témoin d'une évolution de société, bon gré mal gré, qui incite au dialogue entre deux sociétés qui trop souvent s'affronte.

On est loin des lacs du Connemara, on est sur les bords de Seine, à Paris, en 2024.

Les jeux de la faim : 

Je l'avais également prédit, il se dégageait un peu de la partie officielle au Trocadéro, un look un peu Hunger Games (dû partiellement à l'architecture du bâtiment) que j'ai trouvé quelque peu malaisant (comme on dit en 2024) et une séparation trop nette des officiels et du peuple, qui auraient pu communier d'avantage dans un lieu unique.  On préfère Padam, Padam, Padam à Panem, Panem, Panem.

La polémique autour de la parodie de la Cène  (contestée par Stéphane Jolly), ou de Katerine nu comme un ver bleu s'est vite enflammée sur la toile et dans les papiers, mais s'est éteinte comme un feu de paille avec la pluie de médailles françaises qui a suivi.

Des jeux qui accusent néanmoins des inégalités au delà des races et des diversités, et dont l'aspect fédérateur ne masque pas un mécontentement notamment auprès d'une jeunesse qui les trouve hors sujet.

Il ne reste guerre que quelques stigmates sur les quais de Seine, dont quelques arbres sacrifiés, mais la vie du centre de Paris a repris son cours au fil de l'eau. L'attention est ailleurs, là où elle doit être, dans les stades, les arènes, et les bassins.

Car en effet, c'était une cérémonie d'ouverture, un préambule au vrai spectacle des sportifs, vraies stars de ces jeux, qui depuis que les derniers relayeurs ont allumé la flamme olympique, soulevant le ballon hommage à Montgolfier, font verser des larmes de joies dans les chaumières de Gaule et de Navarre.

Et ça, ça change un peu de la pluie...


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