Un épisode un peu spécial de La Magie de la brocante cette fois, à la manière dont le Figaro décrivait la semaine dernière l'occupation des taxis en colère sur le boulevard Raspail.
Un article 100% et volontairement bobo. C'est le quartier qui veut ça...
Dimanche dernier, c'était jour de brocante rue de Bretagne. Une des plus connues, une des plus jolies, une des plus chères aussi de Paris.
C'est en voyant la story sur Insta de Gigi Goode, ancienne finaliste de Rupaul Drag Race, devenue mannequin et égérie, et fraîchement débarquée pour l'été dans la capitale, que je me suis souvenu que c'était ce weekend sur deux dans l'année. Je me devais, malgré un ciel maussade, de marquer de mes empreintes les allées encombrées de cette rue commerçante de ce que d'aucuns qualifient du "Haut Marais". Si ça c'est pas du snobisme (un marais c'est bas ou rien), je ne m'y connais pas. N'est-ce pas, Boris?
Ici, moins de déchets et plus de design, moins de contrefaçons et plus de boîtes Hermès en carton, moins de "brol" et plus de Knoll.
Ils sont venus, ils sont tous là, mes designers du vingtième siècle préférés, mes chouchous du vintage, mes "j'ai pas les moyens, mais un jour qui sait?" : Capron, Sottsass et même Albator ont fait le déplacement.
Je retrouve mes marchands chouchous ( ce sont les mêmes un peu partout dans Parsi au fil de l'année), qui ont toujours une jolie sélection, souvent pas mal de tentations, et parfois même un truc donc je n'ai pas besoin, mais très envie et qui est à portée de main et surtout de bourse.
Car il en faut dans le slip pour se rendre à ce genre d'événement sachant qu'on a pas franchement les moyens, qu'on a faim, et que rien ne justifierait un coup de coeur que même la raison ignorerait.
J'ai donc déambulé entre les échoppes comme dans un musée, volant au passage quelques photos et quelques adresses, dès fois que... dès fois que rien en fait.
Par "chance" , à part un vase sifflet bien connu, un calendrier génial en plastique, un canapé deux places qui en prend quatre et un plat qui coûtait un bras, je n'ai rien vu qui trouvait en même temps grâce à mes yeux et à ceux de mon compte en banque.
Une fois le tour fait, presque satisfait d'avoir les bras vides et les poches pleines, je m'en retournai dans mon bas Marais (le vrai, celui que tout le monde fuyait jadis, celui à deux pas de la place de Grève, celui les pieds dans l'eau), non sans avoir remarqué, attablé à l'un des cafés, le jeune Aliocha Schneider fort affairé à ses mots fléchés...
Boris Vian n'était pas loin, il aurait dit-on acheté ce jour là une vieille télé pour la regarder à l'envers. Même Nicolas et Pimprenelle faisaient genre : on est blasés.
C'était jour de brocante rue de Bretagne, et c'était un bon dimanche, malgré quelques averses passagères...