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2013-01-06

Quelle Histoire: La veine de Julia Roberts.


Et tandis qu' Erin sort ses griffes,
Julia, elle, a de la veine genre full frontal...


Il était une fois des contes modernes, avant-gardistes, ou surréalistes.
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Tout a donc commencé, comme souvent,  par une soirée VOD.
Et par cette envie de revoir Erin Brockovich parmi plusieurs films proposés à 2,99 €.
Et tandis que la belle en mini-jupe se battait "seule contre tous" par 36° à l'ombre, je me suis demandé ce qui a fait le succès et la popularité de cette grande actrice dans toutes les mesures du terme.
Le travail? La chance? diront les magazines pied de poule.
Et en creusant, comme Erin, un peu plus profond, j'ai émis une théorie un peu plus surprenante...


Les avis des sondés sont évidemment partagés.
Pas étonnant avec un physique hors normes.
Son large sourire arrive tout aussi largement en tête, suivi de près par ses jambes, sous le regard de ses yeux de biche, au son de son nez en trompette, et à l'ombre de ses cheveux bouclés.
Et on ne vous parle pas de tous ceux qui sont restés au balcon pour regarder.
Et pas n'importe quel balcon.
Celui d'un château.
D'un château de conte de fées.
En apparences, en tout cas.

Car depuis qu'on la vue faire ses "premiers pas"  (jusque là elle se nourrissait de pizza mystique et de spots de pubs)  sur Hollywood Boulevard, on a toujours vu en Julia une Cendrillon moderne.
Et ce rôle de Pretty patéticienne  devenue en un éclair  Wonderful Wowan, lui permit une transformation à la vitesse de la lumière.

Exposée dès le début de l'histoire, et jouant de ses atouts et abattant ses cartes maîtresses.
Dans ce personnage de Vivian Ward, il y a tout Julia.
Son physique (on l'a déjà dit), mais aussi une franchise 100% pur boeuf de Géorgie.
Et un humour nature salade et ketchup, et un rire bio façon petit pain chaud de "cheeeeeeeese"burger.

American Princess?

C'est sans nul doute vrai, au départ.
Mais à ce stade le la course, on sait déjà qu'il y a autre chose.
Et qu'il va falloir gratter le vernis des cuissardes en latex.

Pendant une décade, Princesse Fiona (son second prénom) enchaîne les films, résout les affaires, empêche les mariages, dit je t'aime comme tout le monde, et gagne sa vie comme personne.
Avec une popularité incontestable, dont elle se "servira" même dans un autre compte moderne, "Nothing Hill", où elle est passée de la personne qui marche dans la rue, à celle qui sort des limousines.
Un ascenseur social mis en scène dans un autre palace, londonien cette fois, et où elle s'amuse des travers de son statut privilégié.

Et c'est dans ce film que j'ai repéré, inconsciemment, le vrai pouvoir de Julia.
Sa vraie veine.
Pas la chance, l'autre.
Lorsque Julia fait front, on voit se dessiner clairement sur celui-ci une veine qui irrigue, tel un torrent, ses émotions.
Colère, tristesse, joie, sont invariablement nourris au sang, donnant chair à ses personnages.
Et si un acteur peut tricher au sourire, aux larmes etc... il peut difficilement - à ma connaissance- contrôler sa circulation sanguine.
Ce sillon esquissé sur le front d' Anna Scott, va prendre tout son relief sur celui de Erin Brockovich.

Cette mère célibataire/ bulldozer va entrer en collision avec un chauffard, puis avec un avocat, puis avec un gentil motard, puis avec un géant du gaz qui pue.

Et en parallèle, Roberts va rencontrer Soderbergh, le réalisateur qui va l'emmener vers un nouveau chapitre de sa propre légende.
Un nouveau conte moderne, un nouveau combat, toujours en mini-jupe, mais plus pour une réussite sociale dans les boutiques de luxe, mais pour une survie: la sienne, celle de ses marmots, et celle des autres.
Et tandis qu' Erin fait sort ses griffes, Julia, elle, a de la veine genre full frontal.
Tout passe par là, de la révolte à la détresse, et de la détresse à la liesse.

Erin déplace des montagnes de paperasse et Julia croule sous les bravos.
Elle peut sourire à pleines dents (c'est à dire pas comme Mona Lisa), elle le tient, son Oscar.
Une reconnaissance, non pas du public qui ne l'a pas lâché d'une semelle, mais de ses pairs, forcés de mettre un genou en terre devant sa grandeur, déjà substantielle.

Queen America?

Mais dans cette élégie -subjective par essence- à Julia, je n'ai peut être pas assez souligné son côté girl next door (fille d'à côté) VS funny girl (les hommes préfèrent les drôles).
Qu'à cela ne tienne, Steven Soderberg s'en chargera dans le deuxième volet de sa trilogie "11 hommes en liberté conditionnelle".

Si dans "Ocean Eleven", le personnage de Tess "Madame What Else", enfermée dans la tour d'ivoire d'un casino,  fait surtout figure de butin dans le duel entre George Cloney et Andy Garcia, avec au passage quelles excellentes passes d'armes sur tapis vert entre le voleur de haut vol et une joueuse décidément en veine, dans "Twelve", Julia (enceinte) va lui donner à la fois tout son relief, et toute son auto-dérision.
Tess va se faire passer, le temps d'un casse à l'italienne, débarquant dans un palace romain (ça change un peu), pour Julia Roberts en personne.
Une scène d'anthologie, entre la fausse Julia, le vrai Bruce Willis, Matt Damon en faux attaché de presse, et la "vraie Julia" au téléphone.
Une mise en abîme aussi culottée que réussie.

Queen Mum?

Depuis, Julia Roberts  s'est mariée au caméraman charmant, a eu trois enfants, tourne, se parfume, mange, prie et aime comme tout le monde, ou presque.
Elle a joué les belle-reine-mère de Blanche Neige dans "Mirror Mirror", signe qu'elle est passée de l'autre côté.
En 2013, on devrait la voir dans "August: Osage County", adaptation d'une pièce à succès, comme on dit dans le jargon du métier à tisser des princesses.
Le pitch: après la disparation d'un patriarche, la famille Weston se réunit autour d' une mère toxico.

Et quelle famille: Julia devrait se frotter à la reine mère, Meryl "hors compétition" Streep.
Au générique on y retrouve aussi Ewan Mc Gregor et Juliette Lewis, entre autres.

Mamzelle Roberts n'a donc pas fini son histoire, et devrait encore nous offrir de nombreuses occasions de contempler à l'avenir ses jambes douées, ses dents hilares , son regard franc, son nez frondeur, sa poitrine généreuse, son menton coquin, son front colérique, bref: son anatomie du talent.

Enfin, si on a de la veine...