Hotel Room, 1931.
Le Grand Palais ouvre aujourd'hui ses portes au peintre américain.
Et de vous épargner le couplet sur l'Amérique, son mythe, son cinéma et ses fenêtres cachant bien des secrets...
Le refrain, lui, par contre est malheureusement incontournable:
Solitudes au singulier, au pluriel, collectives ou parallèles.
Non-dits, silences et instantanés.
L'instant avant la parole, avant le monologue, avant le geste, avant le toucher.
Avant le déclin.
Avant le départ.
Ou au contraire l'instant d'après.
Après l'amour.
Après la tendresse.
Après l'éloignement.
Après la rupture.
Après le départ.
Après l'abandon.
Mais encore une fois, ce serait réducteur.
Ce serait mettre sa peinture au format carte postale et image d'Epinal.
La figer.
Immortaliser ne signifie pas momifier.
La toile de Hopper regorge de vie, de mots, de phrases et d'étreintes, de vents et de tourments, mais sont dominées par une retenue, une pudeur.
Le sang bat.
Le cerveau fulmine.
Turbine.
Echafaude.
La sueur suinte même des murs.
On est donc, non pas avant, ni après, mais dans "l' instant pendant".
Suspendu.
Mais le temps est réel, pas concentré.
Il est dilué.
A ce titre, je dirais que la peinture de Hopper est justement tout sauf cinématographique.
Beaucoup plus proche en cela du Théâtre de Tennessee Williams que du cinéma d'Hitchcock.
Ce qui doit nous frapper en outre nous européens, c'est certainement la dimension, l'espace et l'épure, qui ressortaient des grands formats publiés à l'époque des "débuts" de Taschen, qui proposait des portfolios de maîtres, prêts à être encadrés si on le souhaitait.
Ah, ça c'est l'Amérique! diront deux bobonnes pensant avoir tout compris.
Autre cliché, si on pense à certains espaces confinés où on semble étouffer.
Il donc, apparemment une chose dont on parle à propos de l'artiste.
Ce sont ses contraires.
Ses contradictions.
Et quoi de plus vivant qu'un contraire...
PS: Mon blog participe au Golden Blog Awards, catégorie culture généraliste.
Merci de voter si le coeur vous en dit.
Edward Hopper,
Grand Palais, Paris
jusqu'au 28 janvier 2013