Pour l'historique, vous trouverez facilement dans la rubrique 10 ans, dans l'article 1000, et dans l'article 1500, de quoi comprendre le quoi/quand/pourquoi/comment.
Néanmoins, un rapide rappel des faits:
Je vous parle d'un temps que les moins de quinze ans ne peuvent pas connaître: un temps sans réseaux soucieux de leur image, un temps sans smartphones, sans applications, sans selfies et sans filtres. Sans filtre dans tous les sens du terme...
Tout a donc commencé à Paris, il y a tout juste 15 ans aujourd'hui. Victime de l'ennui ou de ne pas pouvoir m'exprimer, à part sur le seul réseau social connu à l'époque: Myspace (oui je sais, ça fait tout drôle).
Sur Myspace, on partage les musiques qu'on aime notamment, et on peut customiser sa page: choisir les couleurs, les polices et même choisir une musique d'accueil à l'ouverture de la page. Je me demande parfois à quoi ressemblerait le monde si Myspace était à la place de Facebook (arrivé un an plus tard).
Toujours est-il que me prend l'envie de m'exprimer d'avantage avec les mots que les musiques et les photos, un peu comme si je créais mon propre réseau social. Je ne suis pas le seul, loin de là, les blogs fleurissent à cette époque.
Dans les premières années, l'arrivée de Facebook va freiner mes pulsions. Il faut ici qu'on vous redise à quel point au début Facebook était ludique, libre, et convivial. Les comportements n'y étaient pas encore dictés par des réflexes d'appartenance ou par des codes conformistes; Tout y était encore intuitif et spontané. La préhistoire des réseaux sociaux en somme.
Mais très vite les gens affluent, les habitudes s'installent, et on peine à garder cette innocence en même temps que l'esprit critique, de peur de se prendre une vague de conformisme dans la tronche.
Le Labyrinthe à l'air libre:
C'est pourquoi progressivement, mon blog, dans sa confidentialité préservée, est devenu pour moi un espace de parole privilégié, non pas que je passe ici mon temps à dénoncer telle ou telle injustice, mais plutôt à poser des questions auxquelles le lecteur, qui décide ou ose s'aventurer dans le labyrinthe, est lui même libre de répondre avec ses propres codes, son propre ressenti, sa vie propre.
On m'a très souvent demandé à quoi servait De Profil, et pourquoi j'y passais du temps. Et ma réponse première fût souvent: À quoi te sert, Socrate, d'apprendre à jouer de la lyre, puisque tu vas mourir?
Mais en réalité, cela va bien au delà de cela: écrire est non seulement une façon très égoïste de passer le temps agréablement, mais c'est surtout pour moi une tentative permanente de rejoindre les autres, de vous rejoindre. Si vous êtes au rendez-vous tant mieux, si vous ne l'êtes pas, j'aurai passé un agréable moment à pianoter sur mon clavier, tel un pianiste fait ses gammes.
Il en va de même pour le recueil de textes issues de ce blog: Les Carnets du Flamand Rose, volume 1, paru dans la foulée des dix ans De Profil, aux éditions du Karrefour, que je n'ai de cesse de remercier.
Car en effet, c'es tout pareil: si parfois la réponse ou même son absence m'ont parfois déconcerté, dans d'autres cas, l'accueil chaleureux et positif m'ont submergé d'émotion. Car désolé, mais il en faut des couilles pour oser se faire publier, alors qu'il est tellement plus facile de lire, et de dire: ouais bof, ou de ne rien dire du tout. À bon entendeur...
Cela n'a en rien gâché ma fête cependant, car voici que le premier tirage est bel et bien épuisé. #jtemmerde. Prends du plaisir là où il se trouve, c'est déjà un bon début.
À cet égard, les cinq dernières années furent très différentes de la décennie qui les a précédé: en effet, d'avantage pris par le temps et les occupations du quotidien, j'ai tenté de maintenir un niveau à la fois quantitatif et qualitatif, en me remettant en question perpétuellement, aidé en cela par mon expérience en radio à France Inter, dans le Nouveau Rendez-vous de Laurent Goumarre.
La tentative est une chose, le fait de toucher les gens est mon but ultime.
J'écris beaucoup depuis cinq ans, et j'espère sincèrement pouvoir mettre au monde certains de mes travaux.
Si ce blog m'a aidé à une chose en quinze ans, c'est non seulement à exercer ma langue au travers de mes doigts, mais aussi à identifier les vrais enjeux: plaire c'est facile, être aimé c'est mieux.
Merci à ceux qui depuis quinze ans, s'en vont s'en viennent sur ce blog et dans ma vie.
Merci à ceux qui y ont participé volontairement ou nom, et notamment au travers des illustrations et visuels successifs: Raoul Dobremel, Antonin Guidicci, Dimitri Douard, Delphine Dupont, Mike Bellorophon. Pensée pour Jean Vincent, qui hante encore le Marais par sa gentillesse.
Merci à mes éditeurs Natasha Stephanovic, Yves Alex Agostinis et Marc Irondelle. Vous m'avez fait le plus beau cadeau du monde: mon premier livre.
Merci à Eric Lamiroy d'avoir publié ma première nouvelle Hubert. Je n'ai pas de mots, ce qui est rare.
Merci à François Mascarello, qui a inspiré, critiqué, stimulé ce blog pendant trois belles années.
Merci enfin à vous, qui me donnez de votre temps à me lire, à liker, corriger, commenter, partager. Vous êtes the because of the why. #lovelaways
Happy Birthday De profil, et -oserais-je le dire? - happy birthday to myself. #50andfabulous
Le Nouveau Monde, c'est demain...
Illustration depuis une photo de Geraldine Hartman
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