22, vlà les bobos.
Presque instantané.
Vite une douche.
Vite m'habiller.
Vite hésiter.
Wesc ok.
Mais où est ce que j'ai mis mes clefs?
Dans ta main, crétin.
Et mon portefeuille?
Dans l'autre...
Vite un pas.
Puis un autre.
Une rame ou une autre.
Dit-on une rame de métro car nous sommes en fait des galériens?
Car tout le monde semble galérer.
Que se soit avec ses bagages, ses voisins frotteurs, ou avec Candy Crush Saga.
Vite sortir.
Vite bosser.
Vite repartir pour un tour de lignes.
Pas vite marcher sur les quais de Seine.
Vite ramasser un billet de cinq euros qui traîne.
Pas vite chiner dans un magasin secret.
Vite rentrer pour admirer mes trouvailles.
Pas vite faire la vaisselle.
Vite voir mes amis.
Pas manger trop vite.
Vite au lit.
La vitesse n'a donc rien à voir avec le plaisir, dans un sens comme dans l'autre.
Elle a plutôt à voir avec notre perception des choses, et du plaisir que ces choses peuvent ou non nous procurer.
La vitesse naît de l'envie, de la hâte de voir une chose se produire ou disparaître.
La vitesse peut augmenter le plaisir, mais pas le procurer.
Sauf bien entendu pour ceux qui jouent les casse-cous casqués.
Il faut vite prendre le temps de savourer.
Hier encore, je croisais des gens tellement cools, qu'ils étaient pressés de l'être.
Car ils sont nombreux à vouloir optimiser leur oisiveté.
22, vlà les bobos.
Paradoxe d'une société où règne l'actualisation des divertissements.
L'updating des relations.
La gestion du temps libre.
Et, cerise vite confite sur un gâteau vite commandé, le plus important aujourd'hui, serait, non pas de le déguster, mais bien de prendre ce dit gâteau en photo, de le mettre vite sur les réseaux sociaux, pour vite montrer qu'on a une vie palpitante dont on profite pleinement avec quelques amis vite taggés sur une terrasse vite bondée?
Le plaisir instantané avant même l'instant de plaisir?
Si vous pensez à cet instant que je me crois au dessus de cela, vous allez vite en besogne.
Car je suis bel et bien sur le polaroïd (photo instantanée et ancêtre d'Instagram).
Il faut vivre avec son temps.
Mais encore faudrait-il le prendre.
Au lieu de le perdre dans des plaisirs lyophilisés.
Donc, si je me suis, il faudrait au contraire savourer lentement les choses avant qu'elles ne disparaissent vite et à jamais?
Et de revenir à ma philosophie de café au comptoir.
Où il est mieux d'égrener les bons moments du sablier, que de se dépêcher de faire un château de sable avant la marée haute.
Je dis ça comme ça, vite fait, en passant.
Vite, de temps en temps appliquer ce que je dis.
Sur ce, vite, à la douche...
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