Vas-y, on s'en fout, on photographie les photographes.
La Saison des Awards, on le sait, bat son plein ce weekend.
Avec comme point culminant les Oscar dans la nuit de dimanche à lundi.
Mais hier, et un peu comme chaque année il faut bien le dire, on a regardé les César avec un peu de distance.
Avec ce toujours très étrange sentiment qu'on y était mais pas tout à fait, un peu dehors, dans le froid sous la pluie, un peu comme si on y était invité mais comme si on avait pas vraiment de place à table avec Guillaume.
Et ce n'est pas à cause de l'effet glamour voulu.
Cette barrière.
Puisqu'en regardant le tapis rouge des Oscar, on n'a pas la franche impression qu'on sera les suivants à défiler sous les cris hystériques mais virils des photographes officiels.
Petit compte rendu d'une soirée mitigée, c'est à dire qui souffle à la fois le chaud et le froid...
18h33': Place du Châtelet. Je sors du métro.
Déjà du monde devant le théâtre.
Et pas que des forces de l'ordre.
Et pas pour l'instant d'intermittents non plus.
Vas-y, on s'en fout on photographie les photographes! semblent se dire les badauds humidifiés par l'émotion de la bruine.
L'hôtesse d'accueil a elle aussi droit à ses quelques minutes de gloire sur le photocall.
Vite, rentrons, ça caille.
J'y suis allé deux fois, mais on voit mieux de chez moi.
7H 41: Je tweete : #César2014 On annonce de la pluie avec intermittents.
8h 16': Bien au chaud, et ça fait un moment déjà que je zappe entre canal+ et iTélé qui sont en direct sur l'événement.
Après avoir fait une bourde sur la (non) distribution du film Grace, et pour se ratrapper, le Mr cinéma de iTélé demande à Harvey Weinstein:
- Et sinon, vous êtes là pourquoi ce soir?
Bin à part ça, ça défile, et le mot d'ordre était pour ses dames: tout plaqué gras et raie.
Certaines ont espionné Scarlett très tôt ce matin.
Et d'autres on eu la même idée puisqu'elles sont aussi venues en pantalon.
Pierre Niney répond "Mystère" quand le même journaliste iTélé lui demande:
Vous êtes bien évidemment en Saint Laurent?
Mystère aux César, ça veut dire non.
8h 33': Ayé. On ne parle plus que d'elle... Non pas Scarlett Johansson, qui vient tout juste de perdre son statut de première dame de la soirée.
Le président François Cluzet fait un speech sur le métier.
Du coup, Cécile de France chante une chanson.
9h17': Bejo tacle de France? Ambiance.
- Je suis obligée de dire quelque chose... Ah non, c'était super Cécile... Je me demande où est Antoine de Caunes effectivement.
Est-ce qu'elle vient de lui faire un compliment déguisé sur sa choré d'inspiration Tony Awards?
Est-ce qu'elle vient de lui faire une pique sur sa confusion entre Adèle et Léa?
Lard ou cochon?
Peu importe en vérité, puisque voilà déjà le premier moment de flottement de la soirée, et qui n'est pas créé par une robe couture.
On n'hésite pas à monter Julie Gayet, pour confirmer l'info qu'elle s'est bien assise dans la salle.
Et les César s'enchaînent ensuite, présentés avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de jeux de mots, plus ou moins de papiers préparés, plus ou moins de gens submergés par l'émotion, plus ou moins de gens plus ou moins connus et disparus, plus ou moins de photos d'absents, plus ou moins de Guillaume Gallienne qui pour son premier repas en famille, fait bombance.
Scarlett s'éclate l'oreillette avec son french lover.
Quentin se concentre tandis que sa +1 s'affale.
Roman Polanski est vraiment très surpris.
Tellement qu'il semble gêné et abrège.
On prononcera aussi beaucoup le mot belge ce soir.
Peut-être un chouia trop à mon goût, moi qui suis pourtant du pays de la mousse.
Et fier et ravi du César remporté par les Flamands de Alabama Monroe.
Plus on avance dans la soirée, plus on lit dans des plans de salle de plus en plus courts la déception de certains.
On l'oublierait presque mais, ce sont bien des vraies personnes qui sont assises et s'essuient les mains moites sur le velours pourpre.
Adèle et l'inconnu du lac pourront se consoler au champagne, avec leurs espoirs respectifs tout de même.
Voilà c'est ça:
23h 00' j'écris: Les César c'est comme l'Eurovision.
Chaque année, on sait. Mais on regarde quand même...
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