Stéphane Custers se la pète grave à Paris Plages.
©Antonin Guidicci, 2009.
Remix 2012!
Pourquoi diantre, me direz-vous dans un vieux françois sorti de nulle part, pourquoi diantre vous parler de Paris Plages ?
Eh bien tout simplement parce que cette petite manifestation dont la revendication principale est "sous le bitume, la plage", attire près de 3 millions de curieux, et je ne parle pas ici des vieux cochons qui matent et confondent les quais de seine avec les culs des dunes.
Sous l'égide (et les fenêtres) du Maire de Paris, se dresse en effet chaque année un impressionnant dispositif, à mi-chemin entre la Croisette s'amuse et Intervilles lâche ses vachettes...
Jeux d'eau, sable fin, transats, piscine, petits bars et orchestres, le tout dans une ambiance résolument décontractée du marcel.
Et disons le tout de suite pour faire taire les mécontents, genre: ça coûte cher et ça emmerde tout le monde, ça ne me pose aucun problème de payer des impôts pour voir des gamins privés cette année encore de vacances avec la banane jusque derrière leurs oreilles, fussent elles décollées.
N'en déplaise aux chauffeurs de taxis mécontents et aux chauffards de 4X4 qui de toutes façons sont allés polluer ailleurs.
Je n'ai donc pas très longtemps boudé mon plaisir à voir les gosses et leurs parents patauger, s'éclabousser, se marrer devant les artistes de rue, bref s'éclater comme s'ils étaient dans un véritable parc d'attractions.
Delanoëland Paris plage quoi.
Un peu plus loin, les pros du pot de monoï ont investi très tôt les lieux, histoire de parfaire leur teint "éclair au chocolat" chèrement acquis au centre de bronzage cet hiver.
Un conseil Monique, évite le monokini et le string, on est pas sur l'île de raie.
Pardon pas très classe mais j'ai pas pu m'empêcher.
Et puis Monique elle non plus, elle est pas classe.
Une femme mûre- que nous appellerons au hasard Josiane- Josiane donc, se trémousse à deux pas de la guinguette, se lance dans une rumba endiablée, et n'hésite pas à lever la jambe, pour prouver qu'elle a bien été meneuse de revue au "Moulin Vermeil".
Dans un tout autre registre, encore un peu plus loin, les skateurs montrent leurs skills au son d'un iPhone sous E.P.O.
Le tout rythmé par le ballet incessant des les bateaux-mouche, où s'agglutinent les touristes dans la plus pure tradition des boatpeople du dimanche.
Mais qu'allaient-ils donc faire dans cette galère?
Et c'est bien ce contraste, ce choc permanent entre l'urbain et l'envie de s'en échapper qui fonctionne, bizarrement.
Des costumes trois pièces aux maillots deux pièces, des bobos à vélo aux coureurs en lycra, et des bouquineurs affalés sur des poufs et non pas l'inverse, tout ce petit monde se croise, se mélange, et profite allègrement de cette fraternité, fût-elle saisonnière.
Ne comptez donc pas sur moi pour faire ma précieuse ridicule, genre:
Tout ça c'est bon pour les va -nu-pieds.
1. Tout le monde n'a pas sa cabane de pêcheur climatisée au Cap Ferret.
2. Il y a la même chose chez moi à Bruxelles, mais au bord d'un canal et sous la pluie.
Là desssus je vous laisse, je faire semblant de lire nonchalamment la bio non autorisée d' Yves-Saint-Laurent, caché derrière mes Ray Ban.
Qui sait, je trouverai peut-être un amour de vacances, une histoire sans lendemain, mais à laquelle on repense les yeux plein de chagrin.
Mais ça c'est pas du Molière.
Bonnes vacances, enfin, si vous avez la chance d'en prendre...
Paris Plages 2012
du 20 juillet au 19 août.