Pour certains, c'est devenu une chose aussi banale que manger, se laver, s'habiller, se balader dans les rues, ou encore boire un verre en terrasse (enfin...bon...ça...you know).
Un geste aussi naturel que de se passer la main dans les cheveux ou embrasser un ami (oui...idem... I know).
Certains et des centaines, milliers et millions d'êtes humains sortent leur téléphone portable à tout moment de la journée, pour mettre en scène instantanément leur vie, ou mater celle des autres...
Il est aujourd'hui acquis, accepté comme comportement social "normal"de brandir sa 4G pour manger, se laver, s'habiller, se balader et boire des verres quand on pourra de nouveau. De mettre en scène H24 sa propre vie, et de scruter en permanence celle des autres.
Toute notion de pudeur, d'intimité, de vie privée semble être passée au second plan. Et je pourrais en finir ici sans élaborer.
À l'instar des stars et instars , la volonté (notion qui se discute) d'exhiber sa propre vie en tentant de la sublimer par des filtres, crée au fil du temps une sorte d'alter égo, Narcisse du lavabo, qui évolue et grandit en parallèle avec les tracas et les soucis, les doutes et les fragilités, des coups durs et les coups de mou du réel. Stranger Things disponible en applications.
Oui, sauf que tout le monde n'est pas né acteur. Les professionnels ont conscience de laisser dans chaque image, chaque rôle, une part d'eux même. Combien de carrières finirent en tragédie, malgré cette conscience. Qu'en est-il de personnes en pleine construction et qui ne savent même pas encore qui ils sont? Ils se définissent uniquement par ce qu'ils montrent, et voient, et plus du tout par ce qu'ils font.
Rendons à César ce qui est à Paris: Pionnière en la matière, Paris Hilton reconnaît elle-même dans le documentaire This is Paris, que si elle a su créer un empire encore plus vaste que celui des romains par l'image et son culte, elle a aussi engendré, telle le Dr Frankenstein, une génération d'ados incapables de se voir dans un miroir sans un filtre Snapchat.
C'est le revers inéluctable de la médaille. Le vrai Narcisse finit toujours par se détester. Telle un abus de chirurgie esthétique, la surenchère permanente d'exhibition sur les réseaux soucieux de le image , la comparaison permanente avec d'autres (et je ne parle même pas de la quête éperdue de likes et de followers) peut finir par créer de sérieux dégâts psychologiques dans le chef de celui qui ne peux plus se voir en selfie.
Pire encore (et surtout par temps de pandémie), les live foisonnent, on ajoute le son à l'image, et on se filme en permanence, victime consentante d'un exhibitionnisme / voyeurisme assumé et débridé.
Jusqu'à en devenir complètement Tik Tok.
Il est donc urgent pour certains de freiner cette machine infernale (je parle du portable) avant le carambolage. Un monde ultra connecté, mais complètement déconnecté du réel.
Et si Big Brother, en fait, c'était nous tous?
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