Vers l'infini, et au delà...
Mesdames et Messieurs, vous fûtes (peut-on encore dire Mesdemoiselles) nombreux et nombreuses à attendre 365 jours la langue pendante ou bien pendue le nouvel épisode de cette intrigante, électrifiante,et parfois édifiante saga. Le voici, tout chaud, tout froid, tout feu tout flamme, tout frais tout fou, tout neuf ou plutôt tout treize...
Revision coronarienne:
L'an dernier on ne croyait pas si bien dire en disant Cholestérol à tous! au lieu de Santé!
Rattrapé par les bouchons, le film de cette fin d'année fût Indiana Jones, les Aventuriers de l'artère perdue. Un infarctus du myocarde plus loin, un épisode d'Urgences cardiologiques en plus, on rentre dans le cadre en miaulant qu'on ne vous y reprendra plus. Genre dix personnes qui vous mettent à poil, c'est un peu too much.
Episode douloureux pas tant physiquement, quoique la douleur soit sur le moment si intense qu'on a tout bêtement envie que ça s'arrête, quitte à y rester, mais le choc est naturellement bien plus fort psychologiquement, vous poussant les pieds devant sur le brancard dans une dimension inconnue, celle de l'insoutenable légèreté de l'être tant bien décrite en son temps par Milan Kundera, et qu'on a bien aimé regarder en pleine jeunesse avec Daniel et Juliette, sans se douter un instant.
Si la mort d'une proche l'an dernier à Noël vous a remis les idées en place, ce n'est rien comparé à la vie filmée en gros plan sur un écran de salle d'opération. Je veux dire: conscient qu'on vous tripote autour du coeur. Donnez un tranquillisant à Monsieur Custers, il me stresse avec ses tremblements. et un peu d'oxygène aussi, il a l'air de tourner de l'oeil.
Cette fraction de seconde où , en un éclair qui ne fait pas le buzz, les portes de l'ascenseur se referment sur un Je t'aime presque volé à la vie, resteront l'une des plus marquantes expériences scientifiques de la mienne. Vers l'infini et au delà.
J'ai eu beaucoup de chance, et aussi celle de ne pas être seul à cet instant, et de ça aussi, j'en suis resté conscient tout du long de l'opération. Batman a pris un coup dans l'aile, mais n'a pas renoncé à rendre la justice, fût-elle masquée...
Religion Cathodique:
Passons maintenant à des considérations bien plus réjouissantes, quoique. La fin de Game of Thrones a sonné avec la cloche de Kingslanding, donnant en quelque sorte à la Reine des dragons le feu vert pour faire feu rouge de tout bois, de toute pierre, de tout humain. Un carnage longuement commenté et souvent décrié par la foule carbonisée. Toujours est-il que comme on l'a dit, en y réfléchissant bien, il ne pouvait en être autrement, le fond étant logique, mais la manière sonnant un peu faux par ses raccourcis. Quoiqu'un dragon, ça file vite.
Et un dragon qui a filé à l'anglaise, c'est l'autre Queen herself, sa Majesté Lisa Vanderpump, qui a comme prévu quitté les Real Housewives of Beverly Hills pour se réfugier dans son château de verre dans les collines de la cité des anges. On ne reviendra pas sur la sombre affaire au départ de ce départ, autour de l'adoption de Lucy Lucy Apple Juicy dont le pedigree/patronyme ne l'empêchera pas de finir dans un sinistre refuge canin, avant de revenir au bercail de Vanderpump Dogs. Oui, j'ai conscience en cet instant que pour ceux qui n'ont jamais vu la série, ce charabia équivaut à l'énigme du sphinx expliquée en mandarin. Tout le monde croyez-moi a essayé de comprendre, personne ne s'en est remis, à commencer par Kyle Richards, dernière des Mohicans du casting original, vétéran rodée au rosé et au Rodéo Drive, et devenue calife à la place du calife sans avoir même postulé.
On est donc à plus d'un titre orphelins de séries, mais on se console en bouffant à tous les râteliers, de The Mandalorian et son Baby Yoda qui fait fondre les glaciers, à Mind Hunter qui fait froid et pas que dans le dos, en passant par The Crown pour le linge sale en famille royale et Why Women Kill et ses ménagères pas si désespérées.
Nous manque juste une bonne série historique, genre la Guerre des Gaules, qu'on rigole un peu.
Réchauffement clignotant:
Côté tendances guirlandes, vous vous êtes porté(e) visage pâle au lunch pow wow sur les décorations de Noël. Car bon, disons-le ça suffit: une année on vous croit et donc on vous copie, une année on vous maudit. Donc vous vous faites porter pâle comme un sapin floqué et vous ne leur direz pas les mots magiques: Blanc Blanc Blanc, Scandinave, Greta Greta Greta. Ou plutôt si dans un texto laconique: Oui vas-y n'hésite pas à mettre des guirlandes de voiliers et des voitures électriques qui clignotent dans ton sapin, ce ne sera pas trop lourd en taxe carbone.
Parce que c'est plus fort que vous, il faut bien les enduire plein d'erreur puisque vous ce sera Gold Gold Gold Gold Gold Gold Gold.
Pour les cadeaux comme d'habitude, afin d'échapper à l'orgie romaine dans le domaine des Dieux de la consommation à tout prix, vous faites un tirage au sort familial, un beau cadeau vaut mieux que deux mille conneries tu l'auras voulu. Donnez plutôt des Toys à ceux qui 'en n'ont pas, merde.
Réjouissances tempérées:
Pour le dîner de Noël, c'est un peu chaud les marrons cette année, vu que tout le monde a autre chose à faire que cuisiner et qu'en plus l'humeur n'est pas franchement à la fête (Noël sans la Mama c'est plus pareil) . Ce qui prime, une fois de plus, c'est de se retrouver, pas de se gaver la panse. N'est pas dinde qui croit, tous seront farcis au beurre trop salé, mais pas vous (voir cholestérol).
Un repas équilibré avec cinq fruits et légumes, mais aussi du jus de raisin et des bulles pour faire passer une année 19 un peu pénible, faut-il le rappeler?
C'est donc dans la joie et la bonne humeur, dans l'allégresse mais sans les graisses, qu'on célébrera les obsèques d'une année difficile, certes, mais aussi pleine d'espoir, à l'aube d'une décade qu'on espère qu'elle ne déconnera pas parce que là en ce moment, elle est un peu à fond les ballons d'hélium d'absurde pas toujours drôle.
Reprenons donc tous un peu nos esprits, pour que 2020 soit un peu plus cohérente.
Un peu plus apaisée.
Un peu plus sereine.
Bon les voeux et les bonnes résolutions on sait ce que ça vaut, mais si on en fait pas de temps en temps, il n'y a pas de raison que ça change....
En résumé:
Qu'on soit sapin floqué ou cardiaque défroqué,
Reine des dragons incendiaire, ou fanatique des Noël d'hier,
Petit chien oublié sur les collines d'Hollywood, ou petit garçon de Baskerville,
Qu'on soit dinde au marrons, ou Pâques au tison,
Coincé dans les bouchons d'artères, ou navigatrice en vert solitaire,
Gazelle au régime perpétuel ou Calendrier de l'avent pessimiste,
Mère Noël descendue du ciel, ou chef de village dans les nuages,
Femme au foyer démissionnaire, ou Super Héros en mission impossible,
Lutin farceur conseillé en décoration, ou lutteur farci constipé en décrépitude,
Qu'on soit Miss Vert Uni ou Sa Majesté des moches,
Dernier né des Mohicans, ou Alien au coeur tendre,
Docteur en droit des animaux, ou Savant jongleur des mots,
L'important cette année encore, c'est avoir la raison de reconnaître ses torts,
De tenter de s'améliorer pour encore mieux aimer,
Prendre soin de soi au plus près, pour se rapprocher de ses proches,
Ne pas avoir peur des pléonasmes vicieux en amour,
Et toujours, toujours, croire en un jour meilleur, et à défaut, profiter de chaque jour.
Je vous embrasse sur la bouche et sous le gui.
Et vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures...
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