
C'est à la fois l'incontournable et l'inaudible du moment.
On ne parle que de ça dans toutes les terrasses et à toutes les machines à café.
On savait déjà que la trompette est trompeuse.
On sait maintenant que la vuvuzela est vaseuse.
Pourtant inconnu dans le monde il y a quelques jours encore, cet instrument à vent agonisant martyrise tous les ingés son de tous les networks de la planète, écornant au passage les tympans de millions de téléspectateurs.
Une lamentable sourdine qui se lamente.
Le cri lancinant d'une bête prête à rendre l'âme, les armes, bref son dernier souffle.
Et on se demande bien d'ailleurs où vont chercher les abeilles de cette ruche tendance vaches maigres, l'énergie et l'air nécessaire pour produire une pollution sonore à la fois aussi sournoise qu'endurante.
Si, dans les premières heures, les envoyés spéciaux se réjouissaient de ce clairon festif, aujourd'hui on parlera plutôt des trompettes de l'apocalypse ou de celles de Jericho (qui pour rappel, étaient de nature à faire tomber les murailles).
En tout cas, pour ceux qui étaient allergiques au folklore, ça risque juste de les plonger dans un état proche de l'Afrique du Sud, genre urticaire aux oreilles et otite nauséeuse.
Pour tous les autres, une idée cadeau idéale pour les fêtes de Noël, histoire de vous venger de la troisième boîte à pain consécutive, du sempiternel mug humoristique ou de l'inénarrable cravate à motifs "euros".
Votre belle-soeur (ou beau frère) préférée verra bien ce qu'elle (il) verra, et entendra bien ce qu'elle(il) entendra quand ses enfants s'exclameront en ouvrant leur paquet: "c'est ce que je rêvais".
Et je ne résiste pas à la tentation de paraphraser cette magnifique chanson de Bourvil:
Son papa lui achètera une jolie trompette,
Son papa lui achètera une vuvuzela (trompette en bois).
Oui son papa l'a dit,
Et sa maman aussi.
Tuuuuuuuut! moi, j'en fiche j'ai ma trompette!