On y est. Les premières vraies fêtes avec un invité surprise dont on ne parle que trop.
Cela fait maintenant près d'un an déjà qu'il est sorti de sa tanière chinoise, et que disons-le franchement il empêche de tourner pas mal de monde en rond. Et tandis que certains pestent (tout ça est totalement absurde) d'autres s'excitent (comment on va faire à minuit le 31?).
On ne peut complètement ignorer son existence, on ne veut pas non plus lui donner trop d'importance...
Dès lors, il faut s'organiser: soit vous respectez les restrictions et vous voyez une partie de votre famille à la fois (Dieu merci mes parents ont quitté le navire avant ce naufrage) ou vous transgressez les consignes, et vous mettez hors la loi en voyant les êtres qui vous sont les plus proches.
Voilà à quoi nous en sommes donc réduits? À commettre des infractions par simple besoin d'affection?
On en appelle à notre sens civique, à notre responsabilité, j'entends. Mais est-il bien civique et responsable de priver les citoyens de ce qui ou de ceux qui leur est ou sont le ou les plus cher (s) un soir de Noël ou de Nouvel An?
Et je ne vous parle même pas de mon anniversaire, qui déjà tombe mal tous les ans, mais qui en cette année fatidique, ne ressemble même plus à un cheveu dans la soupe, mais à une perruque entière dans la bisque.
Hauts les coeurs, plutôt que haut de coeur, il faudra contre mauvaise fortune, bien faire semblant.
D'ailleurs, ceux qui se réjouissent ce sont les allergiques aux réunions de famille, qui ont trouvé cette année la parfaite excuse pour se débiner avant même l'arrivée du traîneau. Un peu de température et hop! Au lit devant un téléfilm! Pour eux, c'est carrément No Hell.
Et pour ceux qui au contraire ont envie de voir du monde le 24 et surtout le 31, il pourront en profiter pleinement dans les rues de France et de Navarre, pour trinquer avec l'inconnu et assister aux traditionnels feux de joies (à essence, diesel, ou hybride).
Les nostalgiques du confinement, quant à eux, crieront leur décompte de liesse à la fenêtre avec les voisins à distance dont ils ont ainsi fait connaissance à 20h tous les jours (tiens, on les applaudit plus maintenant, c'est ringard?) mais qu'il n'ont pas revu "en vrai" depuis. Noël au balcon, pas contamination.
On vous passe donc Noël aux urgences, le réveillon à l'EPHAD et le nouvel an chinois anticipé au labo de Wuhan: Oops, I did it again...
Cette année donc plus que jamais, nous serons pas tous égaux (et masqués) devant la crèche ou devant TV Breizh, sous le miseltoe sous un pont, à la fenêtre ou à Time Square.
Une chose est certaine, il faut faire avec et se dire: Un sapin vaut mieux que deux tu n'auras rien...
Bon mois de décembre 2020 à tous.
Stéphane Custers
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