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2020-12-07

Amour, Guirlandes, et Beurre Salé (+14)


Le roseau plie mais ne rompt pas.

 


Oyez, Oyez! Bonnes gens qui respectez les règlements,

En ce 7 décembre de l'an de grâce 2020, et comme chaque année (même en retard), il est venu le divin moment de suivre un nouvel épisode de cette palpitante et néanmoins parfois consternante saga.

Car bien évidemment,  depuis près de douze mois maintenant un invité de marque made in China s'est incrusté à table et dans nos vies, personnage pour beaucoup insaisissable et furtif, et pourtant incontournable et restrictif. Bienvenue donc dans un épisode de la quatorzième dimension...


Prise de température:

 Ce +14 n'a pas heureusement eu de fièvre, quoique, mais pas celle du samedi soir, ou en tout cas pas trop tard, car on a beau dire, le compteur tourne, les minutes défilent, et on se couche tôt pour se lever aussitôt.

Oui ça et le couvre-feu, les fermetures de bars et restos, qui confinent aux frontières du réel et de l'ennui réunis. 

On sent qu'on prend de l'âge j'imagine quand les pilules s'accumulent en compléments alimentaires. Les termes affection de longue durée sont entrés dans le quotidien, et notamment au fil des rendez-vous de contrôle. Plus d'un an de survie donc, qu'on ne prend pas à la légère, en tout cas la plupart du temps.  Surtout qu'on a pas tous le luxe d'être toujours en vie. Fred, je t'aime, mon ami. Papa, tu nous manques (trinque avec Maman à notre santé à tous les trois).

Ce qui a prédominé cette année, c'est surtout de garder une santé psychique, à travers les confinements, déconfinements, port du masque obligatoire et autres réjouissances. 

Un premier confinement à deux, qui n'a eu d'effet physique palpable que des poignées d'amour, de beaucoup d'amour (environ 5 kg) passés à cuisiner tous les après-midi. Heureusement, peu de vacances, beaucoup de stress, et 10 000 pas au compteur chaque jour avant quinze heures vous assurent de retrouver une silhouette si pas idéale, du moins dans l'idée de ce qu'on s'accorde à considérer comme une silhouette. 

Le coeur bat, et on a envie de dire que c'est déjà pas si mal...

Transports amoureux: 

Enchaînement tout trouvé, même si on s'étendra pas sur le sujet. Non pas par pudeur, notion qui disparaît imperceptiblement  avec l'acceptation du corps susmentionné, mais simplement qu'on se retrouve à l'heure d'écrire ces lignes entre deux lignes (justement) invisibles, ou sur une ligne floue, ou à la frontière de quelque chose, ou plutôt dans en zone de transit sans que le vol n'ai été annoncé, et surtout sans destination établie.

Donc entre no man's land et tax free, difficile à cet heure de dire si le vol est retardé ou simplement annulé. Le mieux est donc d'en profiter non pas pour faire les boutiques, mais pour alléger sa valise. Prendre soin de soi, et prendre soin des autres: voilà les consignes de sécurité...


Très petits écrans:

Si on a depuis belle lurette éteint la télé, et délaissé les soap operas et autres telenovelas,  il n'empêche qu'on garde un oeil sur la lucarne, au plutôt au travers des fenêtres de l'ordinateur. Et cette année encore, orphelin de Game of Thrones, on ratisse large, de The Mandalorian à Ru Paul 's Drag Race en passant par The Crown et Vikings. Éclectique? Vous avez dit éclectique? Comme c'est éclectique. 

On en a profité aussi pour revoir d'anciennes sériés et constater que le temps file bien à la vitesse de l'homme qui valait trois milliards:  Glee qui a pris dix ans dans la glee justement , ou encore Queer as folk, versions UK et US, qui vous rappellent que non seulement les temps changent mais aussi les modes. La garde robe complète des 2B3 défile devant vos yeux (arf, j'ai cru voir un pantacourt!), quand tout à coup vous entendez Sexy Boy de Air ou Don't tell me de Madonna, et vous rendez-compte que ces rengaines n'ont quant à elles pas pris une ride. La nature est injuste. 

Et pendant ce temps, à Beverly Hills,  les Real Housewives ont trouvé la solution pérenne: on injecte, on tire, on rabote. C'est dans les vieilles recettes qu'on fait les meilleures casseroles: ça chouine, ça crie, ça finger et ça fù€£ you à volonté. 

You comme Youtube, devenu une alternative possible pour les news et les musiques, et Netflix qui sera bientôt reconnu par l'Académie Française comme nom commun, voire comme verbe transitif:

Je netflixe, Tu netflixes, Il netflixe, Nous netflixons...

Mais le plus petit des écrans, à mon sens, est celui des réseaux soucieux et particulièrement Facebook, qui depuis mon inscription en 2007 est passé de lieu virtuel de convivialité à rubrique nécrologique, café du commerce, espace égos hypertrophiés et souvenirs jaunis. Partir un jour, sans retour...


Le virus du sapin:

On ne sait pas trop comment ça va se passer, alors on a profité de ce bref déconfinement pour faire le point entre amis, mais pas à une terrasse bien entendu,  c'eût été trop convivial pour 2020. Sandwich au jambon beurre salé sur un banc, donc. Comme chaque année, avec vos amis ou ce qu'il en reste, petit brainstroming sur les tendances déco de fêtes. On sent chez certains la volonté d'en faire trop cette année, comme pour exulter, et c'est assez naturel. Pas comme le sapin synthétique et les guirlandes électriques, mais soit. Une autre a donc lancé l'idée de sapin vegan, mais on a pas encore cerné le concept. Si un troisième a suggéré un sapin humoristique et actu avec des masques pendus comme des boules, personne ne les a eu pour lui dire que c'était non pas une fausse bonne idée, mais surtout une vraie mauvaise. Quant à vous, si le sapin à 2500 euros est une fois de plus exclu, ce qui ne l'est pas c'est d'en faire un cette année, pour honorer ceux qui vous ont quitté et n'ont plus ce luxe (au Paradis, les sapins sont interdits parce que les aiguilles trouent les nuages). Vous ne leur direz pas non plus que si sapin il y a, il sera éclectique (décidément c'est le mot cette année). 


Bûche individuelle:

Comme vous ne savez toujours pas si vous allez pouvoir fêter Noël en famille, ou en tout cas en entier dans la même pièce au même moment, on vous conseille d'opter pour un dîner improvisé, et pour la bûche individuelle, on en sortira autant que de convives autorisés. Au pire, ce sera un Noël en tranches, par petits groupes, sur rendez-vous, et avec déplacements limités à 100 km. Les rennes qui ont un poil dans le sabot sont quant à eux soulagés. Seul point extrêmement positif: si ça n'a jamais été franchement passion cadeaux dans la famille, cette année le vrai cadeau sera de pouvoir se voir, et qui sait même peut-être de se réunir. À l'approche de Noël, on a le droit de croire au miracle...


En résumé:

Qu'on soit 37°2 le matin ou  futur quinqua du samedi soir,

Alerte au CHU de Malibu ou Martine au Bal masqué, 

Qu'on soit tiré à quatre épines ou botoxé à quarante seringues, 

Fan de feuilletons fleuves ou Viking en eaux douces, 

Qu'on soit éclectique par choix ou économe par nécessité,

Célibataire très confiné ou en couple un peu déconfit,

Qu'on soit hystérique du sapin ou virtuose du surgelé,

Star de la chorale distanciée ou Drag Queen au chômage partiel,

Qu'on soit en télétravail forcé ou en transit sentimental ,

Retraité de Boyband ou Demon de midi quarante,

Youtubeur narcissique ou Netflixeur addict,

Reine au balcon, pantacourt au tison,

L'important plus que jamais cette année est de garder le lien.

Que se soit une guirlande lumineuse ou l'idée géniale d'un coup de fil,

Un café froid sur un banc, ou un mail plein de chaleur humaine,

Une carte de voeux qui chante faux ou un texto qui sonne juste,

Dans un monde qui souffre de déshumanisation contagieuse,

Il y a urgence de retrouver des sensations qui nous relient et nous rapprochent, 

Qui nous rassemblent et nous réaniment.


Je vous embrasse sur la bouche et sous le gui,

Et vous dit à bientôt pour de nouvelles aventures...


Lire les autres Amour, Guirlandes, et Beurre Salé.


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avant l'article 2000


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