Souhaiter le meilleur, se préparer au pire...
Dans News From Mars, on prend régulièrement des nouvelles de la planète rouge, qui bouge, qui brille et qui pétille.
Et aujourd'hui une édition un peu spéciale, car prémonitoire (ou pas)...
Voici une nouvelle édition spéciale consacrée au déconfinement.
Dans l'actualité de ce 20 mai 2020:
Nos coiffeurs: comment sont-ils devenus les héros de ce déconfinement? Les réponses dans ce journal.
Baby boom ou baby flop? La vie de couple des français a-t-elle été affectée elle aussi par le virus? Enquête...
À quoi ressemble une journée typique du travailleur lambda? Les précisions de nos envoyés spéciaux sur le terrain.
Et enfin: La culture survivra-t-elle au Covid 19? Nos éditorialistes en débattront sur ce plateau.
Madame, Mademoiselle, Monsieur, bonsoir.
Une semaine de déconfinement, partiel certes, puisque toutes les personnes âgées, botoxées, et déguisées en jeunes sont invitées à rester chez elles.
Une semaine où chacun réapprend à vivre, après le virus, et après le déconfinement qui a fait je vous le rappelle plus de deux mille victimes rien que pour la fête sauvage organisée place de la Bastille.
Chacun reprend petit à petit ses habitudes, avance masqué, et tente de retrouver ses repères.
Mais certains ne s'attendaient pas à une reprise aussi radicale, comme les coiffeurs qui se retrouvent submergés par les clients en détresse. Denis de Grossesses:
Ils sont près de cent quarante devant cette célèbre enseigne parisienne. Hommes, femmes, enfants, et animaux domestiques font la file dans la rue en respectant les distances de sécurité sanitaire.
En effet, dans ce quartier couru de la capitale, le coronavirus a laissé des traces... capillaires.
Guillaume, 40 ans, responsable de communication dans un grand groupe pétrolier:
Je crois que je n'ai jamais eu les cheveux aussi longs depuis que j'ai seize ans. La nuit je me réveille avec un rideau noir devant les yeux et je suis pris d'angoisse. Je ne sais plus où je suis. Il fallait que je vienne faire une coupe, coûte que coûte.
Miriam, directrice d'un magasin de parfum et de produits de beauté:
Je n'en pouvais plus. J'ai tellement de paquets dans les cheveux que les clientes m'ont demandé si je m'étais mise à la musique reggae. J'ai honte. Je ne repartirai pas d'ici sans une coloration et un brushing.
Ils sont tous logés à la même enseigne: attendre. Car ici on coiffe uniquement sans rendez-vous. Mais le patron a trouvé un accord avec la mairie: il a l'autorisation de coiffer à même le trottoir pour désengorger son salon. Il pratique le shampoing à même le caniveau, ce qui ne semble pas perturber les clients, qui sont masqués et ne peuvent donc protester. De toutes façons, ils sont trop contents de pouvoir profiter d'une coupe, qu'elle qu'elle soit, et repartent le sourire au masque...
Autre question qu'a soulevé le déconfinement: les habitudes des couples ont-elles évolué pendant ces semaines de quarantaine? Si on peut s'attendre à une sorte de baby boom dans neuf mois, certaines voix s'élèvent pour dire qu'il n'en sera rien, au contraire. Une enquête de notre rédaction...
Le Coronavirus aura-t-il pour seul effet positif l'explosion imminente du taux de natalité? Les experts sont sceptiques. Selon les premiers sondages, la fréquence des rapports n'aurait pas augmenté, que du contraire. Les appels dans les cabinets d'avocats spécialisés en divorce se multiplient, une ligne téléphonique spéciale "Allo, j'en peux plus" a d'ailleurs été mise en place par les autorités.
Il semble donc que bien loin de rapprocher les couples, le confinement ait eu pour effet pervers de les assagir. En effet, comment imaginer de vouloir procréer dans un monde infecté par des virus multiples, et qui exigerait d'avoir les mains sèches comme un lézard à force de se désinfecter au gel hydraulique? Nombreux sont aussi les personnes qui témoignent de leur manque de libido, dû principalement à la prise de poids de leur partenaire. Enfin, certains profitent de ce déconfinement, pour reprendre des relations extra-conjugales sous le simple prétexte d'une vente aux enchères de chloroquine. Grand bénéficiaire de cette quarantaine: les applications de dating gay, dont les serveurs ont explosé à plusieurs reprises durant cette dernière semaine...
Et pendant ce temps, ils sont nombreux à avoir repris le chemin du travail, mais ce chemin est semé d'embûches: nous rejoignons notre envoyé spécial Hughes Lessioux, en direct de la Gare du Nord. Hughes, la situation est elle normale après une semaine de déconfinement?
Eh bien écoutez, ici la situation est tout à fait normale, un train sur trois circule en raison de la reprise du mouvement social, impossible donc pour les travailleurs de respecter les gestes barrières comme la distanciation sociale par exemple. Cela crée vous vous en doutez de l'impatience et de l'énervement au sein des millions de voyageurs dont certains, excédés, privilégient d'autres transports comme le vélo sans frein, la trottinette folle ou encore la voiture kamikaze. Et pour ceux qui ont trop peur d'être contaminés dans les transports, reste la marche. Une dame me confiait d'ailleurs tout à l'heure qu'elle a fait ce matin une heure quarante cinq de trajet avant de s'apercevoir qu'elle avait oublié les clefs de son commerce, et qu'elle a dû refaire l'aller retour dans la matinée. Tout ça pour ouvrir sa boutique de lingerie qui est désespérément vide, car elle n'a plus de soutien-gorges à vendre en guise de masques, ceux-ci ayant été rachetés par les Américains dans l'entrepôt de son fournisseur turque. Voilà en tout cas ce qu'on pouvait dire de ce retour quasi à la normale ...
Pas de retour à la normale en revanche pour les cinémas, les théâtres et musées, qui eux aussi sont confinés jusqu'à nouvel ordre, véritables pestiférés comme les personnes âgées. Les annulations s'enchaînent, après le Printemps de Bourges, Le Festival de Cannes, d'Avignon, et la Biennale du Tricot de Quimper, on vient d'apprendre la possible annulation d' Halloween, de Noël et de la Disney Parade.
Le monde culturel en deuil donc, et avec nous pour en parler en plateau, Guy de Graine, organisateur de concerts de musique de chambre et DJ Barbès, producteur notamment du festival Taratati. Messieurs, que peut-on espérer pour ces milliers d'intermittents du spectacle qui attendent avec impatience non seulement de pouvoir payer leurs factures, et leur impôts, mais aussi qui ont en quelque sorte la rage de s'exprimer, enfin?
Guillaume: Rien.
DJ Barbès: Rien.
Merci Messieurs pour toutes ces précisions. Et on finit sur des images en forme de clin d'oeil : Seul musée ayant réouvert ses portes à Paris, le musée Grévin qui accueille à nouveaux de nombreux visiteurs, curieux de savoir à quoi ressemblent leurs célébrités préférées ... avec un masque.
Voilà ce qu'on pouvait dire aujourd'hui sur le déconfinement, dans quelques instant notre nouvelle sérié humoristique "Ehpad Tati Ehpad Tata", suivie de notre téléfilm du lundi soir: Mystères à Wuhan, qui je vous rassure a été tourné en toute sécurité dans les studios de la Plaine St Denis, mais avant cela les prévisions météo, avec malheureusement aucune amélioration en vue pour ce mois de mai le plus pluvieux depuis 1988... Bonne soirée à tous, et restez déconfinés....
Lire les autres News From Mars.