Hier je n'étais pas devant ma télé, comme depuis trois ou quatre ans. j'ai tout arrêté. César, Oscar, Top chef et même les Reines du shopping (si ça existe encore). Et apparemment je ne suis pas le seul (les audiences sont au plus bas). Et pourtant. Cette année avait de quoi nous redonner le César de l'espoir...
En effet, à l'annonce de la présentation de Antoine de Caunnes , mon coeur avait bondit. Un peu plus de classe, un peu moins de politique, un peu plus de cinéma, un peu moins de règlements de comptes.
Antoine, qui est aux César ce que Billy Christal est aux Oscar (impertinent mais respectueux, parfois salace mais toujours classe, juvénile mais pas impulsif) nous promettait pour sa dixième édition en tant que maître de cérémonie, d'élever un peu le débat tout en baissant son froc si nécessaire. Son intro était d'ailleurs comme toujours un classique de Billy: l'incruste. Simple et efficace.
Un des gros soucis de cette cérémonie des César, c'est que déjà l'audience est réputée non seulement pour se prendre un tantinet au sérieux, mais pas forcément la plus facile à faire rire, la mâchoire coincée par le sentiment d'appartenir à une élite , gloussant au max pour quelques vannes bien tirées par les bouffons de service. Sorte d'aristocratie investie du septième art, ils échouent là où les américains réussissent à chaque coup (même d'hypocrisie) : respecter le travail des autres, fût-ce ils des amuseurs (de) publics.
Alors autant dire que cette année, entre la mort tragique et accidentelle de Gaspard Ulliel, et le port du masque (apparemment pas obligatoire au premier rang) , ils n'allaient quand même pas se forcer non plus. je dis ça je le rappelle, sans avoir vu la cérémonie entière, ceci n'est donc qu'une hypothèse. Ce qui est certain, c'est que personne n'a envie de voir une assemblée de stars masquées rire sous masque, à moins d'être un grand fan du jeu Qui est-ce? de MB.
Au bal, au bal masqué ohé ohé...
Il faut donc être indulgent avec cette assemblée, qui a fait ce qu'elle a pu pour faire vivre le cinéma qui connaît des temps difficiles. Enfin, moins que l'Ukraine, mais toute comparaison est ici dangereuse.
On a quand même vu Valérie Lemercier citer Sophie Davant et Céline Dion dans ses remerciements, Benoît Magimel qui ressemble de plus en plus à un Delon du 21 ème siècle, esquisser un pas de danse (orchestre live, très bonne idée), Vincent Lacoste battre le record de merci à la minute, et Xavier Dolan lire une lettre à la Madame de celui qu'il a manifestement tant aimé.
Et très honnêtement, on a connu bien pire.
Longue vie aux César (enfin si on n'entre pas demain dans une troisième guerre mondiale, bien entendu).
L'avis du Flamand Rose : Je n'aurais franchement pas pu mieux dire. Virginie est tellement plus belle sans son masque.
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