Je sais pas vous, mais moi je pense qu'à ça. Poser mes valises (et notamment celles que j'ai sous les yeux), poser gracieusement mon derrière dans l'herbe grasse, le sable brûlant, ou le fond frais de l'eau et laisser mes soucis eux aussi, loin bien loin derrière....
Cet été 21, plus encore qu'en 2020 et toutes les années qui l'ont précédé, sonne un peu comme la récréation, la fin des cours, vive les vacances, plus de pénitence, les cahiers au feu et le maître au milieu... (1)
C'est en effet un vent de liberté, de révolte enfantine, d'insouciance salvatrice en somme qui s'apprête à souffler sur nos cheveux cuits à l'eau salée, sur nos visages hâlés à la crème solaire, et sur nos corps libérés des entraves quotidiennes. Qu'on tombe le haut, le bas, les deux, ou rien du tout, qu'on soit nu intégral ou écran total, qu'on soit plage ou montagne, exposés au farniente ou à l'ombre des musées, on va bénéficier de quelques moments de repos, oserais-je dire de répit, dans une époque de plus en plus régie par des lois, économiques ou sanitaires, qui nous dépassent et nous étouffent. On va enfin pouvoir respirer quelques heures.
Ce lundi 21 juin 2021, our le plus long de l'année, où le soleil a donc atteint son zénith, est aussi le jour où, personnellement, j'ai atteint mes limites.
Il faut se rendre à l'évidence: la vie ne peut pas être juste une succession de tracas et de travail, de factures et de prélèvements, de contraintes et d'effort.
Dans chaque journée, qu'elle soit la plus longue ou la courte, et sachant que celles-ci ne sont naturellement pas extensibles, il faut trouver ou plutôt prendre le temps, chaque jour donc, de faire quelque chose pour soi, quelque chose à soi.
Sans aucun égocentrisme, il faut se recentrer, se remettre au centre de ses journées.
Ne serait-ce qu'une heure ou deux par jour, sortir du temps, s'extraire du monde et se retrouver juste avec soi. Faire quelque chose rien que pour soi.
Faire du sport ou de la marelle, faire du macramé ou de la poterie, faire la popote ou de la compote, faire du yoga ou du tango, peu importe du moment qu'on le fait pour soi et surtout à son propre rythme.
Écrire ou lire, chanter ou écouter, être acteur ou même spectateur, mais chaque jour reprendre un peu les rennes pendant ne serait-ce qu'une heure.
Mettre un masque oui, mais de plongée.
Dans quelques heures, à la Saint-Jean, on allumera des feux de joie pour fêter le solstice d'été. Et on laissera toute cette première partie de l'année, tous ses soucis et ses contrariétés s'envoler en fumée.
Débarrassés des cendres d'un hiver morne et d'un printemps mitigé, on entrera pleinement dans l'été. Solaire, enfin.
Prenez soin de vous, personne ne le fera à votre place...
(1) Chanson entendue dans une version audio de Topaze, de Marcel Pagnol.
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