Goodbye, Daniel.
Il est nombre de films dont la sortie (et on ne parle même pas de production) a été retardée par le grand méchant virus.
On aurait d'ailleurs aimé que certains films ne sortent pas pour laisser le temps aux producteurs de réfléchir un peu plus longtemps avant de sortir leur artillerie parfois trop lourde (on pense par exemple à The Rise of Skywalker).
Mais il est un héros de la pop culture par excellence, au service de sa Majesté, qui attend patiemment une audience pour retarder sa propre échéance:
Bond, James de son prénom, devait en effet au printemps jouir d'une retraite presque paisible.
Et surtout l'acteur qui l'incarne ces dernières années, Craig, Daniel de son prénom, attend quant à lui depuis des mois pour tirer sa révérence...
Goodbye Daniel:
À l'occasion de son passage dans Saturday Night Live, la grand messe de l'humour US, Daniel s'est non seulement prêté à une parodie hilarante de 007, devenu soudain accroc au jeu, mais il a aussi posé pour un détournement de l'affiche Emmanuelle, autre icône du vingtième siècle qui n'a pas froid aux fesses.
Cette photo, qui bien entendu ne manque pas de second degré, regorge aussi (si on peut dire) de sous entendus.
Il faut savoir d'abord que l'apparition de Daniel Craig en agent de MI6 date de l'époque où le monde en fin de millénaire, après avoir découvert l'homme métrosexuel soucieux de sa peau autant que de son look, se fait soudain détrôner par sa version un tantinet plus virile: l'übersexuel.
Daniel Craig succédait ainsi au dandy irlandais Pierce Brosnan, au viril britannique Timothy Dalton, au très élégant et bronzé Roger Moore, au furtif George Lazenby et à l'écossais mâle alpha Sean Connery.
Bond sixième du nom a donc cinq missions à son actif: Casino Royale, très réussi grâce à un scénario qui rompt avec le film publicitaire de deux heures pour des montres et des voitures, malgré l'ombre de David Niven dans le film parodique éponyme de 1967.
Quantum of Solace, dont le tire est aussi énigmatique que son histoire quelque peu incompréhensible, enlisée dans le désert de la grève des scénaristes.
Skyfall, sans doute un des plus noirs de la série, voit notamment survenir la mort de M/ Dame Judith Dench. C'est également le plus gros succès à ce jour de la franchise.
Spectre, qui marque une nouvelle ère pour MI6: nouveau M nouveau QG, nouveau Q (et on reste poli). James lutte à nouveau contre le mal, et semble également prêt à se faire du bien du côté de chez Madeleine Swann.
No time to die enfin, où roucoulant des jours heureux loin des services secrets britanniques, Bond et son cygne Madeleine sont "malgré eux" embarqués dans une nouvelle mission à caractère létal. Mais attention, car même au bord du lac, le cygne n'est pas toujours noir ou blanc...
Moi, James, 007, accroc au service de sa Majesté:
Le départ de Craig est donc retardé non pas comme dans le film par un agent de la CIA venu lui demander de l'aide pour neutraliser un ultime vilain masqué, mais par un vilain virus qui a fermé les salles et masqué les spectateurs potentiels. Le film sortira en novembre, où on l'espère, le Covid 19 sera remis sous les verrous dont il n'aurait jamais dû sortir.
Pas facile donc pour Daniel de dire goodbye à Bond, et on le sait, il n'est pas le seul.
Timothy Dalton n'a pas vraiment survécu à son Permis de tuer, Pierce Brosnan a connu des hauts et des bas depuis Die another day, et même Sean Connery, qui a su se défaire du costume trois pièces, avait pourtant rempilé pour un remake de l'un de ses propres films, Opération Tonnerre, dont il tourna une nouvelle version en 83, Never say never again. Comme quoi il ne faut Jamais plus jamais dire jamais. Le film sortit face à Octopussy, et Roger Moore, qui lui-même sortit ses huit tentacules aux Box Office. 007+007= 014?
Et on ne parle même pas de l'Aston Martin DB5, qui a vraiment du mal à décrocher et à rentrer définitivement au garage...
Panpan cucu:
Reste à savoir qui reprendra le nom de code double zéro sept pour de nouvelles aventures où on s'en doute, ça va chauffer pour son matricule. Si on a à peu près tout entendu circuler en termes de noms (même celui d' Emilia Daenerys Clarke), de genre ou de minorité (l'air du temps est au me too je peux être James Bond) ceux qui reviennent le plus dans la course en tête sont Richard Madden, Tom Hardy ou Henry Cavill.
La photo parodique d'Emmanuelle suggère-t-elle qu'il serait ridicule que le prochain 007 soit une femme? Cette part de féminité dévoilée annonce-t-elle l'avènement improbable d'un Bond gay ou d'un James bi?
Daniel Craig devrait quant à lui continuer à jouer du gros calibre dans The Creed of Violence, où en 1910, au Mexique en pleine révolution, un tueur à gage et un agent du gouvernement tentent de démanteler un trafic d'armes. Il n'a donc pas fini de faire pan pan cucu.
Goodbye Daniel, God saves the Bond.
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