Black Friday: J'achète donc je suis.
Vous avez aimé Halloween? Vous avez digéré Thanksgiving? Vous ne pouvez plus attendre les soldes?
Vous allez adorer la dernière importation massive venue des US: The Black Friday.
Et quand on parle de masse, personnellement il va m'en falloir des massages pour me détendre, tant la seule évocation de ce vendredi noir me crispe.
On se détend...
La Purge:
Issu comme non l'a dit du pays qui n'a pas d'états d'âmes, Eric, le Black Friday veut nous faire croire à une oeuvre de charité, avec des prix sacrifiés, alors que les victimes que l'on saigne sur l'autel de la consommation, mes chéris, c'est bien nous. Enfin, vous je sais pas, mais pas moi.
Ces super soldes avant l'heure, enfanté par les crises économiques à répétition, tient plus en effet des Hunger Games que de l'Ecole des fans.
Au lieu de réveiller l'esprit de partage (pour les pauvres?) à l'approche de l'hiver, il met en pratique un proverbe trop célèbre: Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Et nous rajoute: Les autres peuvent crever la bouche ouverte, j'aurai mon sixième écran plat.
Cette philosophie se résumant à cette réduction: J'achète donc je suis.
Du verbe suivre.
Le JT:
Et le pire c'est qu'on ne se lassera à peine de ces images d'animaux qui se ruent en troupeau sur les "bonnes affaires", alors que pour certains ils sont déjà endettés.
Ce spectacle public très "Intervilles et son lâché de vachettes" réjouit les spectateurs qui se croient au dessus du lot, tout en se disant que l'an prochain, ils essayeront juste pour voir ce que ça fait.
Et de ce troupeau, de cette horde sauvage façon documentaire de National Geographic, naît une nouvelle espèce de robots ménagerie: des vaches à traire jusqu'au dernier centime.
White Christmas:
Les mêmes qui se plaindront de la neige en décembre, de la crise énergétique, du climat déréglé, du coût de la vie, des impôts trop élevés, des arnaques sur internet et de l'obsolescence programmée.
Ah non, pas de l'obsolescence programmée, il n'y a pas encore eu le reportage choc pour les en informer.
Et puis l'OP permet les OPA, et les BA (pas les bonnes actions, les bonnes affaires).
Ce galop d'essai est une chevauchée fantastique pour le troupeau, les bisons affûtés seront prêts pour les soldes d'hiver, enfin s'il reste de la bûche à se partager après les fêtes et si les stocks survivent à ce (en fait ils sont préparés bien à l'avance rien que pour le) Black Friday.
Vendredi noir pour les consommateurs, golden week-end pour les entreprises biens de consommation de masse sous tous rapports.
Encore un massage, ou ça va aller?
Lire les autres Ne riez pas.
Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose, est disponible online.
PS: Suivez moi sur FB, Twitter et Instagram Stéphane Custers.